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L'armée américaine a diffusé jeudi des images de l'interception au-dessus de la mer Noire de son drone par l'armée russe, montrant un chasseur aspergeant de carburant l'aéronef dans une démarche clairement agressive.
Les images déclassifiées et diffusées sur le site du commandement des forces armées américaines en Europe durent une quarantaine de secondes et montrent un Sukhoi 27 russe passant à deux reprises juste au-dessus du drone, après l'avoir approché par l'arrière.
Sur le premier passage, aucun choc n'est visible entre les deux appareils, ni rien qui ne semble justifier la chute du drone. La manœuvre "perturbe la transmission vidéo", commente le site de l'armée américaine en Europe, qui relève que l'hélice du drone "peut être vue et reste intacte".
Lors d'un second passage, sans qu'il soit établi s'il s'agit du même chasseur ou d'un second, la manœuvre est semblable mais l'appareil passe encore plus près du drone. La transmission des images est alors interrompue. Lorsqu'elle reprend, "l'hélice peut être vue de nouveau et on peut constater qu'une des pales est endommagée", commente l'US Air Force.
Mardi, le général James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe, avait indiqué qu'un Reaper MQ-9 effectuant "des opérations de routine dans l'espace aérien international" avait été intercepté par des chasseurs Su-27 puis "percuté par un avion russe, entraînant le crash et la perte" du drone.
Tout en reconnaissant que deux chasseurs étaient venus intercepter le drone, la Russie a affirmé ne pas être responsable de sa chute.
C'est la première fois depuis le début de l'invasion russe contre l'Ukraine, le 24 février 2022, qu'un pays de l'Otan reconnaît perdre un équipement opéré par lui-même dans cette région hautement inflammable.
Moscou affirme vouloir repêcher le drone pour prouver selon elle l'implication des États-Unis dans les opérations en Ukraine. Mercredi, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a estimé que l'une des causes de l'incident était le "renforcement" des opérations d'espionnage américaines.
Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a souligné pour sa part que les États-Unis continueraient à voler "là où le permet le droit international".