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Violences sexuelles: un influent cardinal porte plainte pour diffamation

Le cardinal canadien Marc Ouellet, qui occupe l'une des fonctions les plus éminentes du gouvernement du Vatican, a annoncé mardi avoir porté plainte pour diffamation devant la justice québecoise contre une femme l'accusant d'agression sexuelle.

"J'entreprends aujourd'hui un recours judiciaire en diffamation devant les tribunaux québécois afin de démontrer la fausseté des allégations portées contre moi et de rétablir ma réputation et mon honneur", a-t-il indiqué dans un communiqué.

En août, le cardinal de 78 ans, préfet de la Congrégation pour les évêques, avait été accusé d'attouchements inappropriés sur une stagiaire entre 2008 et 2010 lorsqu'il était archevêque de Québec, selon un document résultant de l'action collective autorisée par la Cour supérieure de la province francophone.

Soutenu par le pape François, Mgr Ouellet avait "nié fermement" ces accusations "diffamatoires", se disant prêt à participer à un procès pour prouver "son innocence".

"Je n'ai jamais eu de gestes ou comportements répréhensibles comme ceux reprochés à d’autres membres du clergé visés par l’Action collective. Cette association inappropriée, faite intentionnellement et largement diffusée à des fins impropres, doit être dénoncée", a-t-il encore soutenu mardi.

"Toute éventuelle compensation financière reçue dans le cadre de ces procédures sera d'ailleurs versée intégralement au profit de la lutte contre les abus sexuels chez les Autochtones du Canada", a-t-il encore précisé.

Contacté par l'AFP, l'avocat de la plaignante, désignée par la lettre "F." et qui affirme avoir été agressée plusieurs fois, a expliqué ne pas avoir reçu une "copie de la procédure" pour le moment.

"Toute procédure de sa part sera lourdement contestée", a toutefois précisé Me Alain Arsenault.

Marc Ouellet était cité parmi les favoris du dernier conclave à l'issue duquel le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio avait été élu pape en 2013.

En août, le pape François avait considéré qu'il n'y avait "pas d'éléments suffisants pour ouvrir une enquête canonique (religieuse, ndlr)" dans ce dossier.

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