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Des pierres précieuses, des lingots, des véhicules ou un manteau haute couture... Les douanes organisaient vendredi à Paris une vente aux enchères de 350 objets saisis lors de contrôles, qui a rapporté plus d'un 1,3 million d'euros à l'Etat, au-delà de ses attentes.
"Nous expliquons ce succès par la +belle marchandise+ et le nombre surprenant de personnes présentes en salle", dans les locaux du ministère de l’Économie et des Finances, a réagi auprès de l'AFP Alain Caumeil, directeur de la Direction nationale d'interventions domaniales (DNID), ne déplorant aucun invendu.
"Derrière ces ventes, il y le financement de nos enseignants et de nos policiers, et du bouclier tarifaire" contre la flambée de l'énergie, a souligné le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gabriel Attal, présent à l'ouverture des enchères.
Le tout premier lot - une Volkswagen Golf ayant servi "d'ouvreuse" dans un "go-fast" pour acheminer de la drogue à toute vitesse - était mis à prix 15.000 euros. Le véhicule est parti à 28.000.
En sept heures, l’événement a attiré 5.000 internautes via la plateforme "Drouot digital", dont une centaine d'acheteurs à l'étranger (suisses, hollandais, belges, allemands, hongkongais et émiratis). Neuf cents personnes étaient présentes dans une salle de Bercy bondée.
"Je viens principalement acheter des bijoux pour ma famille, et c'est d'ailleurs bientôt l'anniversaire de mon mari", glisse à l'AFP anonymement Élisabeth, 65 ans, une retraitée habitant à Paris, qui a déjà fait l'acquisition d'un lingot d'or à 800 euros mis en vente à 300 et d'un sac Prada à 200 euros mis en vente à 100.
"C'est la première fois que je participe à des enchères, et je suis venu par curiosité", explique une médecin parisienne de 32 ans, Emery, qui a fait l'acquisition de deux bijoux dont une bague à 400 euros, mise en vente à 300 euros.
"La plupart des marchandises ont été saisies car elles n'ont pas été déclarées lors de contrôles douaniers à l'entrée ou à la sortie du territoire français", a rappelé le directeur général adjoint des Douanes et droits indirects, Jean-François Dutheil.
Les potentiels acheteurs pouvaient directement observer des montres de luxe, dont une Rolex mise à prix à 15.000 euros, des diamants estimés à 30.000 euros, des lingots de platine à 22.000 euros l'unité, des bouteilles d'alcool, ou encore des chaussures...
Des bijoux pouvaient même être essayés. Certains avaient été confisqués lors de contrôles dans des joailleries où les professionnels n'avaient pas enregistré les objets dans le livre de police ou ne les avaient pas poinçonnés.
En revanche, les 14 véhicules proposés, surtout des berlines et camions, étaient restés dans les magasins du Domaine.
La DNID organise tous les ans une centaine de ventes, la plupart sur internet. En 2021, elles ont rapporté quelque 80 millions d'euros à l’État.