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Un an après le 7-Octobre, des dirigeants redisent leur "horreur", d'autres accusent Israël

Un an après, des dirigeants, notamment occidentaux, ont redit lundi leur "horreur" au souvenir des attaques "atroces" commises par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023 et leur attachement à la paix, le sort des Palestiniens continuant de susciter des manifestations à travers le monde.

D'Amsterdam à Tokyo, en passant par Washington ou Ankara, de nombreuses déclarations ainsi que des rassemblements avec la communauté juive mais aussi des manifestations pro-palestiniennes, ont marqué l'anniversaire de cette journée de massacres, la plus meurtrière dans l'histoire de l'Etat hébreu.

Elle a pris par surprise le pays un jour de fête religieuse juive et entraîné la mort de 1.205 personnes puis une guerre dévastatrice d'Israël dans la bande de Gaza qui a fait près de 42.000 morts et l'ouverture d'un autre front au Liban mi-septembre visant le Hezbollah pro-iranien.

Le président américain Joe Biden, dont le pays fournit des armes à Israël, s'est dit "totalement engagé" pour la "sécurité d'Israël", tout en concédant que le 7 octobre est aussi "une journée noire pour les Palestiniens à cause du conflit que le Hamas a déclenché ce jour-là".

"Israël paiera tôt ou tard le prix du génocide qu'il commet depuis un an et qu'il poursuit", a asséné le président turc Recep Tayyip Erdogan dans un message posté sur X.

Dans plusieurs pays d'Asie, des Philippines à l'Inde notamment, des drapeaux palestiniens ou des pancartes dénonçant le martyre de Gaza ont été brandis par des manifestants.

Et le pape François a fustigé "l'incapacité honteuse de la communauté internationale et des grandes puissances" à obtenir un cessez-le-feu.

"Il y a un an, la mèche de la haine a été allumée. Elle ne s'est pas éteinte, mais s'est embrasée dans une spirale de la violence", a-t-il déploré.

- "Spirale de la violence" -

A Londres, le nouveau Premier ministre britannique, le travailliste Keir Starmer a évoqué un "jour de douleur et de chagrin".

A Rome, la Première ministre italienne Giorgia Meloni s'est rendue à la Grande synagogue de Rome et souligné que ces cérémonies n'étaient "pas un simple rituel" mais un "préalable pour ramener la paix". Elle s'est inquiétée d'un antisémitisme, selon elle, "latent et rampant".

"Un an après les horribles attaques terroristes du 7 octobre, nous n'oublions pas", a souligné sur X le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

La diplomatie espagnole a réitéré "sa ferme condamnation des attaques terroristes atroces du Hamas" tout en appelant à un cessez-le-feu à Gaza et à une "solution à deux Etats".

Des cérémonies du souvenir associant des proches des victimes des attaques ont eu lieu à Varsovie, Madrid ou Bucarest.

A Varsovie, Yuval Dancyg, fils d'Alex Dancyg, 75 ans, un des otages enlevés du kibboutz de gauche Nir OZ, puis assassinés par Hamas, a souligné être venu pour son père mais également parce qu'il fallait "remettre à l'ordre du jour la question des otages".

A Madrid, une cérémonie d'une centaine de personnes a réuni des diplomates, membres de la communauté juive et des victimes ou leurs proches, parmi lesquels Nissim Louk, le père de Shani Louk, dont la photo gisant à moitié nue au fond d'une camionnette des assaillants du Hamas a fait le tour du monde. "C'est un avertissement. Si Israël tombe, le monde occidental tombera", prédit-il.

"Nous partageons votre douleur", a tweeté en hébreu le chancelier allemand Olaf Scholz, accompagnant son message d'une photo de la façade de la Chancellerie à Berlin, arborant un dessin du ruban jaune qui symbolise la solidarité avec les otages et leurs familles.

En France, plusieurs ministres et quelques 4.000 personnes sont attendus lundi soir à Paris pour une cérémonie hommage organisé par la communauté juive.

- "Cicatrice sur l'humanité" -

"La douleur demeure aussi vive qu'il y a un an", a souligné sur X le président Emmanuel Macron. La veille, après avoir appelé à l'arrêt de certaines livraisons d'armes à Israël, il s'est efforcé de dissiper le malaise avec Israël.

Son ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot était présent lundi en Israël à Réïm.

"La force seule ne peut suffire à garantir la sécurité d'Israël", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "Pour ramener enfin les otages auprès de leurs proches, pour permettre enfin le retour des déplacés du Nord dans leurs maisons, après un an de guerre, le temps de la diplomatie est venu", a-t-il déclaré, après avoir déposé 48 roses blanches à la mémoire des 48 victimes françaises.

Sur les 251 personnes enlevées, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont considérées comme mortes par les autorités israéliennes.

C'est à Réïm, sur les lieux d'une rave-party dont au moins 370 participants ont été massacrés l'an dernier, qu'Israël a débuté ses cérémonies à 06H29 (03h29 GMT).

Le président israélien Isaac Herzog a appelé le monde à "soutenir Israël dans son combat contre ses ennemis".

Le 7-Octobre laisse "une cicatrice sur l'humanité", a-t-il dit, tandis qu'Israël annonçait l'engagement depuis dimanche d'une troisième division au sol dans le sud du Liban.

Israël change la "réalité" sur le terrain pour qu'il n'y ait plus de 7-Octobre, a ajouté le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

L'attaque du 7 octobre a ramené Israël à "la case départ et menacé son existence", s'est pour sa part félicité un responsable et ancien chef du Hamas, Khaled Mechaal, sur la chaîne Al Arabiya.

Le Hezbollah libanais, qu'Israël combat au Liban, a affirmé lundi qu'il continuerait à combattre "l'agression" d'Israël, qu'il a qualifié d'entité "cancéreuse" devant être "éliminée" à terme.

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