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La campagne présidentielle américianea lieu aussi sur les réseaux sociaux où se multiplient ces derniers temps des images et des vidéos très réalistes générées par l'intelligence artificielle. Les deux principaux candidats y apparaissent parfois dans des situations absurdes, comiques, voire interpellantes. D'où viennent ces images ? Quels sont leurs effets sur les électeurs ?
Certaines images diffusées pendant la mouvement campagne présidentielle américaine sont improbables, parfois malaisantes, ou carrément drôles. Il y a encore trois ans, atteindre ce niveau de réalisme était impossible. Aujourd'hui, générer des vidéos très réalistes ne coûtent que quelques cents. Pas plus.
"Typiquement, il y a des abonnements qui sont proposés par ces plateformes, qui sont des abonnements soit mensuels, soit annuels", explique Gilles Louppe, chercheur en intelligence artificielle à l'ULiège. "Ça va de quelques dollars par mois à quelques centaines de dollars pour l'abonnement annuel."
Aujourd'hui, les campagnes présidentielles aux États-Unis sont gérées via les "PAC", Political Action Committee, sorte d'ASBL qui lève des fonds au profit des candidats, puis les réinjectent, par exemple dans la location d'un chapiteau pour un meeting, ou dans un matraquage massif sur les réseaux sociaux.
"Ce qu'on oublie souvent, c'est qu'un PAC aux États-Unis, soit ils mettent de l'argent pour défendre un candidat, soit ils mettent de l'argent pour discréditer un autre candidat", souligne Jérôme Jamin, professeur de sciences politiques à l'ULiège. "Parfois, des vidéos ridicules peuvent toucher deux personnes, mais surtout une des deux personnes. Je ne suis pas sûr que parfois ça n'ait pas son effet."
"C'est une vieille histoire"
Trump marié à Taylor Swift: ce genre de photos est peut-être aussi distillé par des personnes dégoûtées par le système politique et qui cherchent à le discréditer. Le risque, avec ce réalisme bluffant, c'est de générer une grande méfiance vis-à-vis de tout ce qui est donné à voir et à entendre. "Les Américains sont habitués aux publicités politiques mensongères payées par les deux partis politiques pour attaquer l'adversaire. C'est une vieille histoire, ça date déjà des années Clinton", rappelle Jérôme Jamin. "Avec Facebook et Mark Zuckerberg qui l'a assumé, il y a eu création du business de la publicité mensongère politique."
La plupart de ces images seraient générées via la plateforme d'intelligence artificielle Grok2, propriété d'Elon Musk. Contrairement à d'autres plateformes, ici pas de limite, aucune interdiction de créer de fausses images de personnalités politiques.
Et Musk va plus loin que Zuckerberg en assumant pleinement le point de ses milliards sur l'élection présidentielle.