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Risque d'escalade régionale dans le conflit Israël-Hamas, avertissent Téhéran et Washington

Les craintes d'une escalade régionale du conflit entre Israël et le Hamas se sont renforcées dimanche, Téhéran affirmant que "personne" ne pourrait "garantir le contrôle de la situation" en cas d'offensive terrestre à Gaza et Washington disant redouter une possible implication de l'Iran.

En visite au Qatar dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères a averti d'un possible "élargissement du conflit".

"Si les attaques du régime sioniste contre la population sans défense de Gaza se poursuivent, personne ne peut garantir le contrôle de la situation", a déclaré Hossein Amir-Abdollahian.

Il existe "un risque d'escalade à ce conflit, d'ouverture d'un second front au nord, et bien sûr d'implication de l'Iran", a souligné le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, interviewé par la chaîne CBS dimanche.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, a de son côté qu'il ne voulait pas "voir un autre groupe terroriste comme le Hezbollah l'étendre et ouvrir de (nouveaux) fronts".

Enfin, la conseillère spéciale de l'ONU sur la prévention des génocides, Alice Wairimu Nderitu, a dans un communiqué dimanche évoqué le "risque très grave d'une escalade militaire dans la région".

- Montée des échelons -

Les affrontements meurtriers se multiplient entre le Hezbollah pro-iranien et l'armée israélienne à la frontière avec le Liban.

"Un degré de plus sur l'échelle de l'escalade. Un petit degré, mais dans ce genre de situation les petits détails ont une énorme importance", a prévenu sur le réseau X le spécialiste d'International Crisis group (ICG) Heiko Wimmen, à propos d'une attaque du Hezbollah ciblant le territoire d'Israël. Avant de noter, un peu plus tard, qu'un "second échelon" était atteint avec l'extension des violences dans la zone.

Depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre, les affrontements à la frontière ont fait une dizaine de morts côté libanais, en majorité des combattants mais aussi un journaliste de Reuters et deux civils. Côté israélien, au moins deux personnes ont été tuées.

Dans un communiqué dimanche après midi, le Hezbollah a revendiqué une nouvelle attaque dans le nord d'Israël, dans la zone de Hanita, affirmant avoir "tué et blessé plusieurs soldats ennemis" et détruit deux chars Merkava et un véhicule militaire.

Par ailleurs, le Hamas palestinien, qui a aussi des combattants au Liban, a annoncé avoir tiré plusieurs roquettes sur le nord d'Israël.

Des avions de chasse israéliens frappent des positions du Hezbollah au Liban et des échanges de tirs ont lieu à la frontière, selon l'armée israélienne.

- "Risque" -

Selon Jake Sullivan, les Etats-Unis ne peuvent pas "écarter l'hypothèse que l'Iran décide de s'impliquer directement d'une manière ou d'une autre".

"C'est pourquoi le président a agi aussi rapidement et de manière résolue pour déplacer un porte-avions en Méditerranée orientale, pour avoir des avions dans le Golfe, car il a envoyé un message très clair à tout Etat ou entité qui chercherait à tirer profit de cette situation", a encore déclaré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche.

Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin avait annoncé samedi l'envoi par les Etats-Unis d'un second porte-avions en Méditerranée orientale, afin de "dissuader les actions hostiles contre Israël ou tout effort visant à élargir cette guerre".

- "Complice" -

Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël lors de l'attaque du Hamas, surtout des civils, dont des enfants, et plus de 120 Israéliens ont été pris en otage, selon des responsables israéliens.

A Gaza, la riposte israélienne a tué plus de 2.450 personnes, dont plus de 700 enfants et fait plus de 9.200 blessés, selon les autorités locales.

Israël a affirmé en outre avoir retrouvé les corps de 1.500 combattants du Hamas à sa frontière avec la bande de Gaza et dans les zones alentour.

"L'Iran ne peut pas rester les bras croisés" face à la situation à Gaza, a martelé le ministre des Affaires étrangères iranien, Hossein Amir-Abdollahian, dans une interview à la chaîne qatarie al-Jazeera, en affirmant que les Etats-Unis seraient également affectés en cas d'embrasement dans la région.

La République islamique soutient financièrement et militairement le Hamas, mais rejette toutefois les accusations sur son implication dans l'attaque du 7 octobre.

Cependant, pour John Kirby, "l'Iran est largement complice".

Interviewé dimanche sur NBC, l'influent sénateur républicain Lindsey Graham a lancé un avertissement envers Téhéran.

"Si vous cherchez à envenimer cette guerre, vous nous trouverez."

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