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Les démocrates s'apprêtent à sortir "les mouchoirs" lundi pour Joe Biden, qui viendra passer solennellement le flambeau à Kamala Harris en ouverture de la convention démocrate.
Ce ne sera pas le cas des manifestants pro-palestiniens, qui entendent montrer leur colère contre le président et la vice-présidente dans les rues de Chicago.
Il y a un mois à peine, le parti s'attendait à investir sans passion le président octogénaire, embourbé dans les sondages.
Mais voilà qu'après le retrait de Joe Biden le 21 juillet, les démocrates se prennent à rêver à nouveau d'une victoire avec leur candidate de 59 ans face à Donald Trump.
Comment imaginer que Joe Biden ne ressente aucune amertume face à ce débordement d'enthousiasme, que sa candidature n'a jamais suscité ?
Il lui sera pourtant interdit lundi d'exprimer autre chose qu'un soutien sans mélange dans son discours.
Ce sera aussi une sorte de testament, au terme d'un demi-siècle de vie politique, même si Joe Biden a promis de jouer un rôle dans la campagne.
Il devrait plaider pour la défense de la démocratie face à Donald Trump, qui n'a jamais concédé sa défaite en 2020, et qui ne s'est pas engagé à reconnaître un verdict défavorable des urnes en novembre.
Maintenant qu'il a jeté l'éponge, le parti démocrate déborde d'affection pour "Joe", qui s'éclipsera sitôt son allocution finie pour des vacances en Californie.
Nul doute donc que l'émotion sera très forte si, comme le veut la rumeur, Kamala Harris vient le rejoindre sur scène lundi soir.
Les anciens présidents Bill Clinton et Barack Obama, ainsi qu'Hillary Clinton et Michelle Obama sont attendus à Chicago. La convention doit se conclure jeudi avec le grand discours par lequel Kamala Harris acceptera sa nomination, qui lui déjà est acquise suite à un vote des délégués par internet.
Avant la convention démocrate, Kamala Harris laboure le terrain
La vice-présidente américaine Kamala Harris a labouré le terrain dimanche en Pennsylvanie, un Etat clé pour la présidentielle de novembre, avant de rejoindre Chicago pour une convention d'investiture sous haute sécurité.
"Nous sommes tous dans le même bateau... 79 jours (d'ici l'élection), Hannah!" a dit la démocrate de 59 ans à une électrice, en participant brièvement à une opération de démarchage téléphonique, l'une des étapes d'une tournée en bus..
"Je ne nous vois pas du tout en favoris", a-t-elle dit à la presse, soucieuse peut-être de tempérer la véritable euphorie que les bons sondages suscitent dans son camp.
"Nous devons mériter chaque voix et cela veut dire être sur la route, à la rencontre des gens", a-t-elle ajouté.
Devant un groupe de bénévoles, Kamala Harris a jugé, dans une allusion implicite à la rhétorique agressive de son rival Donald Trump, que "les prétendus dirigeants qui ne pensent qu'à écraser les autres sont des lâches".
La vice-présidente a apporté des pâtisseries dans une caserne de pompiers, avant d'aller à la rencontre de l'équipe de football américain d'un lycée - un clin d'oeil à la carrière d'enseignant et d'entraîneur de son colistier, le gouverneur du Minnesota Tim Walz.
La Pennsylvanie est l'un des Etats les plus convoités par la démocrate comme par son rival républicain - qui ne l'avait perdu que d'un cheveu face à Joe Biden en 2020.
Donald Trump y était samedi, et il retournera lundi dans cet Etat où il avait fait l'objet d'une tentative d'assassinat en juillet.
"Elle est folle", a dit le milliardaire de 78 ans à propos de sa rivale.
Privé de son meilleur ennemi depuis le retrait de Joe Biden, Donald Trump multiplie les attaques personnelles contre cette adversaire plus jeune de presque 20 ans.