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Quelque 200 personnes se sont rassemblées jeudi soir à Wimereux (Pas-de-Calais) pour rendre hommage aux cinq migrants morts le 23 avril, dont une petite fille, qui tentaient de rejoindre l'Angleterre à bord d'une embarcation surchargée, a constaté un correspondant de l'AFP.
Le rassemblement s'est tenu non loin de la digue de Wimereux où des habitants et associatifs tenaient des roses rouges et blanches et des petits coeurs découpés dans du carton à la main, dans un vent glacial.
Habitants et associatifs entouraient Ahmed 41 ans, père de la petite fille de 7 ans décédée, Sara. Sur un parterre, ont été posés des photos de la petite fille souriante et un petit éléphant en peluche.
"Merci à tous d'être là. Je voudrais vous dire que ce n'était pas mon premier choix de traverser vers l'Angleterre. Mais ma situation est devenue très difficile car mon cas a été rejeté il y a 14 ans par les autorités de Belgique. Et aujourd'hui, je suis un papa qui a perdu sa fille", a déclaré le père de la fillette.
"Ce qui s'est produit est non seulement une tragédie mais est aussi un drame familial dévastateur", a affirmé Olivier Ternisien, co-président d'Osmose 62.
Il a dénoncé le "durcissement des frontières, une militarisation croissante des côtes et les politiques répressives" du gouvernement qui "ne font qu'accentuer les souffrances et les risques encourus par les exilés".
Outre la fillette, trois hommes et une femme figurent parmi les victimes de ce nouveau drame qui porte à au moins 15 le nombre de migrants décédés en 2024 dans des tentatives de traversée. Quelque 112 personnes, notamment des Syriens et des Irakiens, avaient pris place à bord de l'embarcation.
Plus de 700 migrants sont arrivés au Royaume-Uni mercredi sur des petits bateaux après avoir traversé la Manche, un record pour 2024 alors que le gouvernement britannique a érigé en priorité de mettre fin à ces traversées.