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L'OTAN s'engage sur une aide de 40 milliards d'euros à l'Ukraine: voici cinq choses à retenir

Le sommet de l'Otan à Washington a décidé mercredi un ensemble de mesures pour aider l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie.

Voici les cinq principales choses à retenir:

Défense antiaérienne renforcée

L'Ukraine réclame avec insistance armes et munitions, et en particulier des systèmes de défense antiaérienne pour protéger ses villes et ses infrastructures. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé à 25 le nombre nécessaire de ces batteries de missiles, dont des systèmes Patriot aux missiles sol-air très efficaces pour intercepter les missiles balistiques russes.

Le ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, en a réclamé au moins sept, en avril, et l'Otan a annoncé à Washington que cinq systèmes seraient disponibles pour l'Ukraine, dont quatre batteries de Patriot et une batterie de Samp-T, des missiles de fabrication franco-italienne.

L'Allemagne a déjà livré une de ces batteries Patriot. Les trois autres seront fournies par la Roumanie, les Etats-Unis et les Pays-Bas.

D'autres systèmes doivent suivre dans les mois qui viennent. L'Otan va également fournir des "dizaines" de systèmes tactiques de défense anti-aérienne, de type NASAMS, HAWKs ou IRIS T-SLM et IRIS T-SLS, dont la portée est plus limitée.

Enfin, les Etats-Unis vont également reprogrammer la livraison de batteries de missiles "made in America", afin que Kiev puisse disposer de "centaines d'intercepteurs sol-air supplémentaires tout au long de l'année prochaine".

Des F-16 bientôt dans le ciel ukrainien

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi le début du transfert de F-16 vers l'Ukraine où ils viendront renforcer, entre autres, la défense antiaérienne du pays. Ces avions de chasse américains proviennent des Pays-Bas et du Danemark, et d'autres pays sont également concernés, comme la Belgique ou la Norvège.

Mi-mai, le président ukrainien Volodymyr Zelensky jugeait que son pays avait besoin de 120 à 130 F-16 pour mettre fin à la domination de la Russie dans les airs. 

Début juillet, la Russie a revendiqué le bombardement de trois bases aériennes ukrainiennes, au moment où les premiers F-16 étaient attendus en Ukraine.

 

40 milliards pour acheter des armes

Sans les pays de l'Otan, qui assurent la quasi-totalité de son soutien militaire, l'Ukraine risque la défaite sur le champ de bataille. Or, si cette aide continue à être assurée, rien ne garantit qu'il en sera toujours ainsi sur le long terme. 

Plusieurs pays de l'Otan redoutent qu'un retour éventuel de Donald Trump à la Maison Blanche ne remette en cause le soutien militaire occidental à l'Ukraine.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a donc proposé aux Alliés qu'ils s'engagent au minimum à fournir, sur la durée, le même niveau d'aide militaire, soit quelque 40 milliards d'euros par an.

Il espérait que cet engagement soit pris sur plusieurs années, pour protéger le soutien occidental à l'Ukraine des aléas politiques, et de l'élection présidentielle américaine, mais il a dû y renoncer. Cet engagement annuel sera revu chaque année, à l'occasion de prochains sommets de l'Otan.

Un chemin "irréversible" vers l'Otan

Le sommet de Washington reconnaît aussi que l'Ukraine est sur une "trajectoire irréversible" vers son adhésion à l'Otan. Pas question néanmoins de lancer une invitation formelle, en raison de l'opposition de certains pays, dont les Etats-Unis.

Cette invitation sera lancée "quand les Alliés seront d'accord et que les conditions le permettront", ont-ils réaffirmé dans une déclaration commune.

Le qualificatif d'"irréversible" est toutefois nouveau par rapport aux précédentes déclarations des dirigeants de l'Otan.

L'Otan prend la main

Les pays de l'Otan ont également décidé de prendre en main la coordination et l'acheminement du soutien militaire occidental à l'Ukraine, auparavant placés sous commandement américain. Cette décision a pour but d'assurer une "continuité" et de se protéger des "aléas politiques", a expliqué M. Stoltenberg. En clair, de protéger leur soutien d'une remise en cause à Washington en cas de retour éventuel de

Donald Trump à la Maison Blanche. Le milliardaire américain a souvent menacé de suspendre l'aide militaire américaine à Kiev.

Le changement est relatif, car un général américain sera toujours à la tête de cette mission de l'Otan. Il est toutefois important pour une Alliance qui a toujours cherché à éviter tout engagement direct dans la guerre en Ukraine, afin d'éviter toute escalade du conflit.


 

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