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Les républicains américains s'évertuent à trouver un nouveau "speaker"

Les républicains américains tentent mardi de surmonter leurs très publics désaccords pour trouver un nouveau président à la Chambre des représentants, après avoir échoué pendant des semaines à remplacer le "speaker" destitué.

Depuis que Kevin McCarthy a été déchu de son poste par une rébellion de l'aile très à droite du parti, le Congrès est bloqué. Faute de vote sur le budget, la menace d'une paralysie budgétaire de l'administration fédérale à la mi-novembre est réelle. Et la Chambre est dans l'incapacité d'accéder à la demande du président Joe Biden d'envoyer une aide d'urgence à Israël et à l'Ukraine en guerre.

Neuf candidats, tous des hommes, dont le numéro trois républicain à la Chambre Tom Emmer, se sont présentés à leurs collègues lundi soir, promettant notamment de durcir les contrôles migratoires et de réduire les dépenses.

Les élus se sont de nouveau rassemblés à huis clos mardi matin pour tenter de désigner un candidat. Deux se sont retirés de la course avant le premier vote et plusieurs ont déjà été éliminés.

Le candidat ayant le moins de voix est écarté à chaque tour, mais si l'un d'eux obtient une majorité des votes avant cela, il sera désigné.

"Que nous le voulions ou non, le monde compte sur l'Amérique pour le leadership", a affirmé l'élu républicain de Californie Mike Garcia, en appelant ses collègues à "reprendre le travail".

"Le désordre mondial d'aujourd'hui est la conséquence de dirigeants et législateurs à Washington faisant passer leurs intérêts politiques avant des intérêts américains plus grands, plus fondamentaux", a-t-il ajouté.

- "Très difficile" -

Quelle que soit la personne qui émergera des votes, elle sera loin d'être le premier choix des républicains. La semaine dernière, le chef de la commission des affaires judiciaires Jim Jordan, un allié de l'ex-président Donald Trump, avait semblé être sur le point de mettre fin à cette quête de plus en plus gênante pour le parti.

Il a fini par essuyer trois échecs lors de trois votes. Puis les républicains lui ont retiré leur soutien.

Le candidat désigné sera en tout cas le "speaker" le moins expérimenté en plus d'un siècle. Aucun des actuels aspirants au poste n'a présidé de commission ou eu un rôle de dirigeant pour plus de quelques mois.

Chaque candidat s'est engagé à soutenir le futur nominé, mais il n'est pas encore sûr que la personne puisse rassembler les 217 voix nécessaires lors du vote général dans l'hémicycle et accéder au perchoir.

"Obtenir 217 (voix) va clairement être très difficile", a dit à CNN dimanche l'élu Mike Turner, chef de la commission du Renseignement.

Plusieurs républicains pourraient décider d'oeuvrer avec les démocrates pour renforcer les pouvoirs de l'actuel "speaker" par intérim Patrick McHenry, dont l'unique responsabilité est pour l'instant d'organiser l'élection du successeur de Kevin McCarthy.

Parmi les candidats, Tom Emmer est considéré comme le plus acceptable pour les démocrates, dont certains ont dit en privé qu'ils étaient prêts à s'abstenir pendant le vote pour l'aider à passer la ligne d'arrivée.

En retour, ils demanderaient que M. Emmer s'engage à respecter les niveaux de dépense sur lesquels les républicains se sont mis d'accord cet été avec le président Joe Biden, et qu'il fasse passer un texte sur l'aide à l'Ukraine et Israël.

Tom Emmer est un soutien de l'ex-président Donald Trump mais il est considéré comme manquant de loyauté par les trumpistes, car il a voté en faveur de la certification de la victoire de Joe Biden à l'élection de 2020.

M. Trump ne s'est pas positionné contre lui mais son proche allié Steve Bannon a lancé une campagne pour lui barrer la route.

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