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Le Hezbollah dit avoir ciblé de nouveaux sites militaires en Israël, après une attaque meurtrière

Le Hezbollah libanais a affirmé lundi avoir visé une base navale et une caserne en Israël, au lendemain de l'attaque la plus meurtrière menée par le mouvement pro-iranien sur le sol israélien en près d'un mois d'escalade militaire entre les deux belligérants.

Après des mois d'affrontements frontaliers entre Israël et le Hezbollah, allié du Hamas palestinien, l'armée israélienne a intensifié ses raids aériens sur le Liban le 23 septembre puis y lancé des opérations terrestres le 30.

Le Hezbollah a annoncé lundi matin avoir visé une base navale israélienne près de Haïfa, la grande ville du nord d'Israël, puis une caserne près de Netanya, localité côtière au nord de Tel-Aviv, l'armée israélienne disant avoir intercepté dans le centre d'Israël des projectiles tirés depuis le Liban, ainsi que deux drones venant de Syrie.

Des journalistes de l'AFP ont entendu une sirène d'alerte et des explosions au-dessus de la base militaire touchée dimanche soir par un drone du Hezbollah au sud de Haïfa.

- "Attaque douloureuse" -

L'armée israélienne a fait état de quatre soldats tués et de sept militaires blessés dans cette frappe sur un camp d'entraînement à Binyamina. Le chef d'état-major de l'armée israélienne, Herzi Halevi, a parlé d'une attaque "douloureuse".

Une source militaire a indiqué à l'AFP que la frappe, qui également fait plus de 60 blessés selon des secouristes, avait touché le réfectoire de la base militaire.

"L'attaque de la base fait évidemment réfléchir Israël. Les Israéliens se rendent compte qu'ils sont encore vulnérables, que leurs systèmes de défense ne sont pas étanches. Et qu'il leur reste une longue bataille à mener", estime Joost Hiltermann, directeur du programme Moyen-Orient de l'International Crisis Group.

Le Hezbollah, qui a averti que cette attaque était un "avant-goût" de ce qui attendait Israël si son armée continuait ses raids au Liban, a affirmé lundi avoir visé des soldats israéliens dans un village frontalier, et tiré des obus sur des troupes israéliennes qui tentaient une "infiltration" sur le sol libanais.

Dans l'est du Liban, un chauffeur de convoi d'aide humanitaire a été blessé lundi quand son camion a été atteint par le souffle d'une frappe israélienne, selon l'agence de presse officielle libanaise.

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Jalaa MAREY

Après avoir affaibli le Hamas à Gaza, Israël a déplacé le front de la guerre au Liban, disant vouloir permettre le retour dans le nord du pays de quelque 60.000 habitants, déplacés par les violences frontalières.

Plus de 1.300 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, selon un décompte de l'AFP. L'ONU a recensé près de 700.000 déplacés depuis cette date.

- "Pas de retrait de la Finul" -

Déployée dans le sud du Liban, la force de paix de l'ONU (Finul) a dénoncé des "violations choquantes" israéliennes contre ses positions, faisant état notamment d'une entrée "en force" dimanche de deux chars israéliens dans une de ses positions.

L'armée israélienne a dit qu'un de ses chars avait percuté un poste de la Finul alors qu'il évacuait des soldats blessés.

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, dont le pays a des Casques bleus au Liban, a assuré lundi qu'il n'y aurait "pas de retrait" des troupes de la Finul, après que son homologue israélien Benjamin Netanyahu a appelé à les mettre "à l'abri immédiatement". L'UE a condamné des attaques "inacceptables" contre la force de l'ONU.

La guerre au Liban et celle de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, se doublent d'une escalade entre l'Iran et Israël, qui menace de riposter à une attaque iranienne de missiles le 1er octobre.

- "Totalement prêt" -

Les Etats-Unis ont annoncé dimanche le déploiement en Israël d'un système de défense antimissiles à haute altitude, en soutien à son allié. L'Iran s'est dit de son côté "totalement prêt" à faire face à une guerre, affirmant en outre qu'il n'y avait "plus matière" aux pourparlers indirects menés avec les Etats-Unis, en raison des tensions régionales.

Dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, les raids israéliens ne connaissent pas de répit.

Dans la ville de Deir el-Balah (centre), le porte-parole de la Défense civile a fait état de quatre morts et de nombreux blessés dans l'enceinte de l'hôpital des Martyrs d'al-Aqsa, précisant que c'était la septième frappe du genre à toucher des "tentes pour les personnes déplacées".

L'armée israélienne a elle dit avoir mené une frappe sur un "centre de commandement et de contrôle (de combattants palestiniens), qui se trouvait dans un complexe servant auparavant d'hôpital des Martyrs d'al-Aqsa".

Malgré les frappes, une nouvelle campagne de vaccination contre la polio a officiellement été lancée lundi dans le centre du petit territoire plongé dans une situation humanitaire catastrophique.

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Eyad BABA

L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité à Gaza.

Au moins 42.289 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils, dans l'offensive de représailles israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

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