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La veuve d'Alexeï Navalny veut voir Poutine "prisonnier": "Jamais je n'abandonnerais la Russie"

Ioulia Navalnaïa, 48 ans, a elle été inscrite au registre des "terroristes et extrémistes" en Russie en juillet.

Ioulia Navalnaïa, veuve de l'opposant russe Alexeï Navalny, affirme dimanche dans une interview au Sunday Times britannique vouloir la déchéance de Vladimir Poutine jusqu'à ce qu'il devienne un "prisonnier ordinaire".

"Je veux qu'il passe d'une sorte de tsar de Russie à un prisonnier ordinaire en Russie", lance Mme Navalnaïa à l'hebdomadaire, qui publie cet entretien deux jours avant la sortie posthume des mémoires de M. Navalny.   Assurant ne pas haïr le président russe, elle espère tout de même le voir emprisonné, "comme (son) mari l'a été".  

L'opposant Alexeï Navalny, ennemi juré de Vladimir Poutine, est mort en détention en février dans une prison de l'Arctique, dans des circonstances floues.  

Ioulia Navalnaïa, 48 ans, a elle été inscrite au registre des "terroristes et extrémistes" en Russie en juillet, peu après qu'un mandat d'arrêt a été émis à son encontre pour "participation à un groupe extrémiste". Elle vit hors du pays, jurant de faire survivre la cause de son défunt mari. Au cours de cette interview, Mme Navalnaïa révèle cependant qu'elle n'avait jamais envisagé de prendre la tête de l'opposition russe en cas de décès de son époux.  

"Je pense qu'il aurait aimé me maintenir éloignée de ces choses politiques dangereuses". "Mais vous réalisez que vous n'avez pas le choix. Bien sûr, vous pourriez vous taire. Mais ce n'est pas moi. Jamais je n'abandonnerais la Russie".  

Elle qui habite depuis de nombreuses années en Allemagne explique exclure un retour en Russie avant d'être sûre de "ne pas être détenue dans un aéroport comme Alexeï", reconnaissant que "personne ne sait" quand cela pourrait se produire.  

Concernant la décision de son mari de revenir en Russie en janvier 2021 malgré les risques, matérialisés par une arrestation immédiate, Ioulia Navalnaïa a "totalement compris qu'il fallait se battre". "C'est sa vie, c'est son choix, ce sont ses convictions. En le persuadant de rester en exil, je me serais sentie plus coupable".

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