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Guerre entre Israël et le Hamas: ce que l’on sait de la première libération de deux otages américaines

Plus de 200 Israéliens, étrangers et binationaux se trouvent toujours aux mains du Hamas après les attaques du 7 octobre, selon le décompte d'Israël après la libération de deux Américaines. 

Voici ce que l'on sait de ces otages et des efforts en cours pour leur libération.

Qui sont les otages?

Le gouvernement israélien avait recensé un total de 203 otages, civils et soldats retenus prisonniers dans la bande de Gaza, après avoir été kidnappés et emmenés par les commandos du Hamas lors des attaques du Hamas dans les localités du sud d'Israël.

La libération de deux Américaines (Natalie Raanan et Judith Raanan) par le mouvement islamiste porte donc à 201 le nombre des otages. 

"J'attendais ce moment depuis longtemps. Pendant deux semaines. Je ne dors pas depuis deux semaines. Ce soir (20 octobre), je vais bien dormir. J'ai parlé avec ma fille plus tôt dans la journée. Elle a l'air très bien. Elle était très heureuse et elle attend de rentrer à la maison. Sa mère a une petite égratignure à la main, mais elle m'a dit que ce n'était rien. Elle va bien. J'ai parlé plus tôt avec le président Biden. Je le remercie de son attention, de son aide à leur libération. Et il était très, très gentil", a déclaré le père de Natalie Raanan et ex-compagnon de Judith Raanan.

 

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Parmi les otages toujours détenus, 20 d'entre eux sont par ailleurs des mineurs, entre 10 et 20 ont plus de 60 ans.

"La majorité des otages sont vivants", a estimé, deux semaines après l'attaque, l'armée israélienne.

Les otages sont de 22 nationalités différentes, dont des Américains, au moins sept Allemands et huit Argentins. Une Française a été emmenée "avec certitude" par le Hamas à Gaza et six autres Français sont présumés otages, "sans certitude", selon le président français Emmanuel Macron.

Le Hamas a de son côté dit que les otages étaient "entre 200 et 250" et affirme que 22 ont été tués dans des bombardements israéliens.

Comme première preuve de vie, des images d'une Franco-Israélienne, Mia Shem, ont été diffusées publiquement par le Hamas le 16 octobre.

Comment Israël opère-t-il?

De premières opérations ont été menées en territoire palestinien par l'armée israélienne pour "retrouver et localiser les corps à proximité de la bande de Gaza", a précisé son porte-parole.

C'est le renseignement militaire, et le général Nitzan Alon en particulier, qui est à la tête de ce volet des otages pour lequel l'armée dit déployer des "efforts colossaux".

Dans une forme inédite et hybride, une plateforme de "milliers de volontaires", mêlant des experts de la société civile et des réservistes de la célèbre unité de renseignement 8200, aident au sein d'un QG commun au recensement et à la localisation des otages.

Les familles se sont, elles, regroupées dans un "Forum pour les familles des otages et disparus" et mobilise ses propres ressources, y compris diplomatiques.

Un référent pour les familles a été désigné, Gal Hirsch, un général déchu embourbé dans une affaire de corruption, dont la nomination a été décriée par plusieurs commentateurs.

Une unité d'élite de l'armée israélienne est considérée comme la plus à même d'intervenir pour un scénario d'extraction: la Sayeret Matkal, unité d'élite du renseignement chargée entre autres du sauvetage d'otages hors frontières, équivalent du GIGN français.

La difficulté principale reste, en plein chaos des bombardements, de localiser ces otages, sachant que le Hamas est connu pour fonctionner en un système de sous-cellules très décentralisées et reconnaît lui-même ne pas avoir en main tous les kidnappés.

Y a-t-il des canaux de discussions internationaux?

Une médiation du Qatar a permis d'aboutir à la libération de deux Américaines. 

Les pays dont des ressortissants sont détenus - Etats-Unis, France et Grande-Bretagne en tête - s'activent en coulisses pour les faire libérer, même si officiellement Israël a la main sur les négociations.

Le scénario le plus évoqué est celui d'une libération d'otages contre l'acheminement de l'aide d'urgence à la survie des habitants de la bande de Gaza, enfermés dans le territoire bombardé et menacé d'invasion.

Outre le Qatar et l'Egypte, les négociateurs historiques entre Israël et le Hamas, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé discuter avec le mouvement islamiste palestinien.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en contact avec les familles des otages, a dit aussi dialoguer avec le Hamas.

"En tant qu'intermédiaire neutre, nous sommes prêts à effectuer des visites humanitaires, à faciliter la communication entre les otages et les membres de leur famille, et à faciliter toute éventuelle libération", a indiqué le directeur régional du CICR pour la région Proche et Moyen-Orient.
 

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