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Des centaines de personnes marchent à Paris pour Lola, tuée à l'âge de 12 ans

Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux collégiens, se sont rassemblés mercredi à Paris autour de la famille de Lola pour une marche en hommage à l'adolescente de 12 ans, jusque devant l'immeuble où elle vivait et a été tuée le 14 octobre.

Dans le XIXe arrondissement de Paris, à 16H00, le cortège s'est mis en mouvement, avec en première ligne des enfants, suivis du père, de la mère et des frères de Lola, vêtus d'un t-shirt blanc à l'effigie de Lola et portant son prénom.

 

Des dizaines de collégiens les entouraient, vêtus du même t-shirt. Sous la pluie, certains tenaient un parapluie d'une main, une rose blanche de l'autre. Dans un grand silence, la foule a marché vers le lieu du drame où le cortège s'est arrêté pour un instant de recueillement en musique.

"Ca fait 60 ans que je passe devant l'immeuble de Lola (...), c'est terrible", a confié à l'AFP Philippe Dgury, un voisin à la retraite, que le meurtre a "complètement retourné". "Même s'il pleut, on s'est déplacé pour un dernier adieu".

Aucun signe d'appartenance à un mouvement politique ni aucune écharpe officielle n'étaient visibles dans le cortège, comme l'avaient expressément demandé les parents de Lola - voulant un hommage "digne et à la hauteur de notre douleur et du choc qu'ont subi les camarades de Lola".

Le cortège s'est recueilli devant le lieu de résidence de l'adolescente, où elle a été violentée et étranglée il y a un mois après être rentrée du collège proche. Son corps avait été retrouvé dans une malle.

Quelques bouquets de roses blanches avaient de nouveau été déposés, peu avant la marche, sur des bords de fenêtre au rez-de-chaussée de la résidence. Une petite mosaïque rose représentant le visage de Lola a été apposée sur un mur, en mémoire de l'enfant, enterrée le 24 octobre dans le Pas-de-Calais.

"Fins mercantiles ou politiciennes"

Le cortège s'est ensuite arrêté sur l'esplanade de la mairie, où la mère de l'enfant a pris la parole publiquement pour la première fois. Les parents avaient prévenu qu'ils ne répondraient à aucune demande d'interview.

"C'est dans ces moments difficiles, d'une violence extrême, que le meilleur côtoie le pire", a déclaré la mère de l'enfant devant les participants à la marche. "Le meilleur, c'est vous ici présents, c'est la solidarité, c'est la fraternité qui permet de croire encore aux valeurs qui nous unissent. Le pire ce sont les utilisations de l'image de notre fille à des fins mercantiles ou politiciennes".

Le 18 octobre, la principale suspecte avait été mise en examen pour "meurtre" et "viol aggravé" puis écrouée. Cette jeune femme algérienne de 24 ans, Dahbia B., était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), ce qui avait suscité de virulentes polémiques à droite et à l'extrême droite, qui ont notamment reproché au pouvoir une mauvais gestion de l'immigration irrégulière. Le gouvernement avait fustigé "l'indécence" de cette "récupération politique".

Quelques jours après la découverte du corps de Lola, des centaines de personnes s'étaient réunies à Paris autour du polémiste d'extrême droite Éric Zemmour, tandis que les députés du Rassemblement national avaient observé une minute de silence devant l'Assemblée.

La famille avait déjà demandé à plusieurs reprises que "cesse instamment" toute utilisation "du nom et de l'image de leur enfant à des fins politiques".

L'Arcom, qui régule les médias, instruit par ailleurs "plusieurs séquences" signalées par des téléspectateurs de l'émission Touche pas à mon poste (TPMP), présentée sur C8 par Cyril Hanouna, sur le meurtre de Lola.

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