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Dérives sectaires: deux associations regrettent le départ de la cheffe de la Miviludes

Deux associations de lutte contre les dérives sectaires ont regretté la démission de la cheffe de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), s'inquiétant pour la protection des victimes

Hanène Romdhane, magistrate qui avait été mise à disposition en avril 2021 pour mener à bien sa mission à la tête de la Miviludes, qui dépend du ministère de l'Intérieur depuis mi-2020, a démissionné de son poste mercredi, avait affirmé le président de cette instance, Christian Gravel, confirmant une information du site Les Jours.

Une décision faisant suite à la fin de la mise à disposition notifiée par M. Gravel quelques semaines auparavant, avait indiqué ce dernier à l'AFP, sans donner davantage d'explication.

Dans un communiqué, la présidente du Centre national d'accompagnement familial face à l'emprise sectaire (Caffes) Charline Delporte a dit avoir appris "avec stupeur" ce départ, estimant que "le navire a perdu aujourd'hui l'un de ses meilleurs capitaines".

Selon elle, "avec la direction impulsée au sein de cette institution" depuis avril 2021, la Miviludes "a réalisé un travail colossal pour le suivi des saisines, l'écoute et l'accueil de victimes", "la formation auprès des agents", "la consolidation des liens et la synergie avec les associations", ou encore la rédaction du dernier rapport.

Publié début novembre, celui-ci indique que la France fait face à "un accroissement inédit des agissements à caractère sectaire", avec une hausse "significative" (33%) des saisines de cette institution rattachée mi-2020 au ministère de l'Intérieur après avoir longtemps dépendu de Matignon.

"Alors que les organisations sujettes aux dérives sectaires intensifient leur lobbying et leur pression sur les institutions et l’opinion publique, les victimes ont besoin plus que jamais, de sérénité et d’un cadre solide de la part de la Miviludes", affirme Mme Delporte.

Dans un communiqué distinct, le Groupe d'étude des mouvements de pensée en vue de la protection de l'individu (Gemppi) se dit "désolé" que la Miviludes, qui avait connu selon lui "deux ans d'errance" avec son détachement de Matignon, "retourne en période d'instabilité".

"Or la Miviludes avait finalement connu un renouveau accompagné d’une action de terrain très déterminée sous l'impulsion d’Hanène Romdhane", salue l'association.

"Nous ne connaissons pas grand-chose des tenants et aboutissants de cette affaire, mais quel gâchis, pour nous et surtout pour nos concitoyens confrontés au phénomène sectaire !", a-t-elle encore écrit.

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