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"Ce qui nous attend" est bien "plus conséquent que le chemin parcouru jusqu'à présent", a assuré dimanche le porte-parole des autorités rebelles de la région du Tigré, au lendemain d'une déclaration commune avec les autorités fédérales éthiopiennes sur la mise en œuvre de l’accord de cessation des hostilités.
Un accord de paix après deux ans de conflit a été signé le 2 novembre à Pretoria, en Afrique du Sud, prévoyant notamment le désarmement des forces rebelles, le rétablissement de l'autorité fédérale au Tigré et l'acheminement de l'aide.
Les belligérants ont signé samedi à Nairobi, capitale kényane, une déclaration commune pour faciliter un "accès humanitaire à tous ceux dans le besoin au Tigré et dans les régions voisines".
Le document signé prévoit également "des garanties de sécurité pour les travailleurs humanitaires". Cet accord doit prendre "effet immédiatement".
"Nous avons conclu nos longues (...) négociations pour résoudre par la voie pacifique la guerre au Tigré", a écrit dimanche dans un tweet Getachew Reda, porte-parole des autorités rebelles du Tigré, présent aux négociations à Pretoria et à Nairobi. "Ce qui nous attend et la façon dont nous le gérons sont bien plus conséquents que le chemin parcouru jusqu'à présent", a-t-il poursuivi.
L'accord signé à Pretoria prévoyait le désarmement des forces tigréennes. Les deux parties ont convenu samedi que "le désarmement des armes lourdes se fera simultanément avec le retrait des forces étrangères", en référence à l'Erythrée, pays frontalier du Tigré, qui appuie l'armée éthiopienne dans la région.
"Nous nous félicitons de l'accord (...) pour permettre un accès humanitaire immédiat et sans entrave au Tigré et dans les régions voisines", a écrit dimanche sur Twitter le patron de l'OMS Tedros Adhanom, lui-même Tigréen et ancien haut responsable du parti dont sont issues les autorités rebelles, affirmant que "les gens ont un besoin massif d'assistance sanitaire".
"Nous avons déjà des équipes dans le Tigré, (et dans les régions voisines de) l'Afar et l'Amhara, et nous nous préparons à apporter plus d'aide humanitaire", a déclaré dimanche à l'AFP un porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à Genève.
-conflit meurtrier-
Le Tigré, région du nord de l'Ethiopie, est coupé du reste du pays et privé d'électricité, de réseaux de télécommunications, de services bancaires et de carburant.
L'acheminement routier et aérien de l'aide humanitaire est presque totalement interrompu depuis la reprise des combats le 24 août, après cinq mois de trêve.
Le conflit au Tigré a commencé en novembre 2020 quand le premier ministre éthiopien Abyi Ahmed y a envoyé l'armée fédérale arrêter les dirigeants de la région, qui contestaient son autorité depuis des mois et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires fédérales sur place.
Initialement défaites, les forces rebelles du Tigré ont repris le contrôle de la majeure partie de la région courant 2021, lors d'une contre-offensive qui a débordé en Amhara et en Afar et les a vues s'approcher d'Addis Abeba.
Les rebelles se sont ensuite repliés vers le Tigré.
Le bilan de ce conflit marqué par d'innombrables exactions, qui s'est déroulé largement à huis clos, les journalistes n'ayant pas accès à la zone, est inconnu. Mais l'International Crisis Group (ICG) et Amnesty international (AI) le décrivent comme "un des plus meurtriers au monde".
La guerre a aussi déplacé plus de deux millions d’Ethiopiens et plongé des centaines de milliers de personnes dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU.