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Alpine se prépare à revenir dans la cour des grands en endurance auto

De retour "dans la cour des grands": Alpine, actuellement engagé en Formule 1, retrouvera en 2024 la catégorie reine de Championnat du monde d'endurance auto (WEC), avec la volonté pour le constructeur français de "développer sa notoriété" à l'international.

Dans les collines andalouses assombries par des nuages menaçants, le vrombissement d'un moteur V6 vient rompre la quiétude de la campagne environnante.

A bord du bolide flanqué du N.36 - l'une des deux voitures de la marque qui participera au championnat - les pilotes enchaînent les tours sur le tracé de Jérez de la Frontera. Durant trois jours d'essais qui se sont achevés jeudi soir, mécaniciens, ingénieurs et pilotes ont investi le circuit espagnol.

Si l'heure est encore aux réglages, chacun s'affaire à développer le potentiel de la voiture. En ligne de mire: l'homologation de la A424, attendue le mois prochain.

"Une fois le package homologué, on cherchera évidemment la performance dans la limite du règlement", a expliqué Bruno Famin, vice-président de la branche sportive d'Alpine, à la presse lors des essais. Il s'agira ensuite "d'apprendre la plus rapidement possible", a poursuivi le Français.

"2024 sera globalement de l'apprentissage parce qu'il faut que l'on mette tout bout à bout: il y a la formation de l'équipe (...) afin de faire corps (...), il y a les équipages à mettre dedans également".

- Concurrence relevée -

Après avoir quitté fin 2022 la catégorie reine du WEC - dont le point d'orgue est les 24 Heures du Mans - la marque appartenant au groupe Renault fera son retour début mars pour les 6 Heures du Qatar - avec, cette fois, une concurrence plus diverse et surtout très relevée.

En effet, Alpine sera face de nombreux grands constructeurs qui ont rejoint ou vont rejoindre comme elle la catégorie Hypercar, à l'image de Ferrari, revenu en 2023, ou de Lamborghini et BMW, aussi attendus l'an prochain.

"C'est juste une opportunité incroyable", savoure Philippe Sinault, responsable de l'équipe. "Se battre avec les meilleurs compétiteurs possibles sur la course la plus iconique du monde (les 24 Heures du Mans, ndlr), c'est déjà une chance en soi".

Le retour des plus grands noms du sport auto s'est notamment fait à la faveur d'un changement de règlement puisque la balance de performance (BoP), élaborée pour ajuster les performances des différentes voitures entre elles, permet aux constructeurs de maîtriser leur budget de développement.

La réglementation LMDh, qui permet aux concurrents de choisir leur châssis parmi quatre constructeurs imposés plutôt que de le concevoir eux-mêmes, permet elle aussi "de limiter l'investissement initial", précise Bruno Famin.

- Cultiver un héritage -

Ce retour s'inscrit également dans une volonté de cultiver un héritage, notamment sur les légendaires 24 Heures du Mans (qui se tiendront les 15 et 16 juin 2024).

"Le Mans fait partie de l'histoire d'Alpine, on y trouve dès 1963 une Alpine, c'est-à-dire huit ans après la création de la marque. Le Mans, c'est aussi la victoire en 78 avec l'Alpine Renault A442B, c'est donc toute une histoire", retrace Bruno Famin.

"Tout ça fait partie de la stratégie de la marque de développer sa notoriété à l'international à travers le sport auto. Donc forcément, un événement comme Le Mans, on ne pouvait pas ne pas en faire partie".

Outre l'endurance et surtout la Formule 1 qui, selon le Français, "reste en termes d'importance, de moyens engagés, de notoriété et d'impact potentiel, le programme principal", Renault participera à l'édition 2025 du célèbre Dakar avec Dacia, une autre marque du groupe.

Le championnat du monde des rallyes (WRC) est également dans le viseur du constructeur français, à condition de miser sur l'électrique: "Luca de Meo (le patron de Renault, ndlr) a fait savoir qu'il adorerait pouvoir faire un programme rallye mais en tout électrique, or ce n'est pas le cas aujourd'hui", a rappelé Bruno Famin.

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