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Macron mardi au 20 heures de France 2, nouveau renoncement à gauche

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Ludovic MARIN

Emmanuel Macron accordera mardi sa première interview depuis les législatives sur la situation politique du pays, au lendemain du renoncement à gauche de l'économiste Laurence Tubiana et de la présentation par la droite d'un "pacte législatif d'urgence" pour empêcher le "blocage du pays".

Le chef de l'Etat, qui a plaidé pour "une trêve politique" pendant les JO, n'a pas pris la parole publiquement sur le sujet depuis le second tour, écrivant seulement une lettre aux Français.

Il sera interviewé au 20 heures de France 2, l'occasion de s'exprimer sur les Jeux de Paris à trois jours de la cérémonie d'ouverture mais aussi sur "la situation politique", indique France TV dans un communiqué.

Avec la dissolution, "vous avez semé le chaos. Vous en assumerez toutes les responsabilités. Ne comptez pas sur nous pour vous apporter le moindre soutien", a lancé lundi soir le patron des communistes Fabien Roussel dans un communiqué.

- ambiance "mortifère" -

Plus de deux semaines après être arrivée en tête des législatives anticipées, toutefois loin de la majorité absolue à l'Assemblée, la gauche revendique toujours le poste de Premier ministre mais continue de se diviser sur le nom de son candidat.

La dernière candidate potentielle pour Matignon à gauche n'a pas résisté aux dissensions. Constatant dans un message sur X "des oppositions" sur son nom au sein du NFP, elle a pris "acte" lundi matin et a renoncé à briguer le poste.

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Michel Euler

Sa candidature avait été proposée par le Parti socialiste, validé par les écologistes et les communistes, mais rejetée par les Insoumis qui la trouvaient trop "Macron-compatible".

Avant elle, la présidente du conseil régional de La Réunion Huguette Bello avait abandonné face à l'opposition du PS.

Le Nouveau Front populaire, construit dans l'urgence après la dissolution surprise de l'Assemblée, se trouve dans l'impasse, au grand désespoir de ses électeurs et de plusieurs responsables de gauche. Le député François Ruffin a déploré la "nullité" de l'alliance, Fabien Roussel dénonçant une ambiance "mortifère" avec un "Jean-Luc Mélenchon qui se rêve déjà au second tour face à Marine Le Pen" en 2027.

Pour tenter de sortir de l'impasse, les socialistes ont réclamé "un vote solennel des députés des quatre groupes" d'ici au 23 juillet.

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Bertrand GUAY

Mais le coordinateur de LFI Manuel Bompard, prônant une décision par "consensus", a réitéré lundi son opposition à un tel vote et souligné qu'il n'y avait pas d'urgence à trancher, tant que le président de la République n'appelait pas les formations de gauche à constituer un gouvernement.

Au sein du NFP, d'autres noms ont été mis sur la table pour Matignon, dont ceux de la directrice générale d'Oxfam France et ex-ministre Cécile Duflot, de l'ancien candidat à la présidentielle Benoît Hamon et du chef des députés communistes André Chassaigne.

- Travail et autorité -

Insoumis et socialistes se divisent avant tout sur leur stratégie: le mouvement de Jean-Luc Mélenchon ne jure que par "le programme, rien que le programme, tout le programme" du NFP. Les socialistes, eux, reconnaissent la nécessité d'élargir le projet et mettent en doute la volonté de LFI de vouloir gouverner.

Face à ces divisions, le camp présidentiel espère tirer son épingle du jeu.

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STEPHANE DE SAKUTIN

Gabriel Attal a une double casquette. Premier ministre démissionnaire, il est en charge des affaires courantes. Mais il est aussi chef de file des députés macronistes et a proposé, à ce titre, à ces derniers, de "contribuer" à un pacte de "coalition" avec "la gauche et/ou la droite républicaines", dans un courrier transmis dimanche.

Cela peut-il répondre au "pacte législatif d'urgence"détaillé lundi par Laurent Wauquiez, nouveau président du groupe La Droite républicaine (ex-LR) ?

Réitérant qu'il rejette toute coalition gouvernementale qui reviendrait à "se lier les mains" avec le prochain gouvernement, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes défend 13 textes législatifs qui reprennent des idées défendues de longue date par la droite pour lutter notamment contre "les abus" dans les aides sociales et "l'immigration incontrôlée".

Son groupe, qui compte 47 députés à l'Assemblée nationale, veut "éviter le blocage du pays" avec ces mesures qu'elle s'est engagée à voter si le prochain gouvernement s'en empare, a-t-il assuré.

En fin de semaine dernière, une alliance entre la macronie et la droite a permis aux deux camps d'obtenir plusieurs postes importants à l'Assemblée.

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