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Le préfet de la Marne a indiqué jeudi avoir ordonné une inspection dans un élevage porcin du département, contre lequel l'association de défense des animaux L214 a déposé plainte "pour sévices graves et mauvais traitements sur animaux".
Cette inspection vise à "vérifier les conditions de fonctionnement prévues par la réglementation en vigueur pour ce type d'élevage", a précisé la préfecture dans un communiqué à l'AFP.
"En cas de non-conformités, des suites administratives et/ou pénales seront mises en oeuvre", a-t-elle ajouté.
La plainte de L214, que le parquet de Châlons-en-Champagne a confirmé à l'AFP avoir reçue, vise un Gaec (Groupement agricole d'exploitation en commun) de Corbeil (Marne) élevant des porcs, dont elle pointe des pratiques selon elle interdites ou contrevenant à la réglementation.
Une vidéo publiée par l'association montre des coupes routinières des queues ou des castrations à vif. D'après ces images, filmées selon elle entre mai et septembre 2023, des porcelets y seraient mis à mort après avoir été "claqués" contre un sol bétonné.
La vidéo montre aussi des dépouilles de porcelets écrasés par leur mère, des cadavres destinés à l'équarrissage colonisés par des asticots.
"La plainte vise la société, le gérant et le cabinet vétérinaire qui suit l'élevage", a précisé l'avocate de L214, Me Carole Lanty, qui souligne qu'elle a également été déposée pour "manquements aux règles de gestion des cadavres et d'équarrissage".
Selon L214, l'élevage mis en cause dépend de la coopérative Cirhyo et fournirait de la viande pour la marque Herta. Contacté par l'AFP, l'éleveur n'a pas souhaité réagir.
"Voir ces porcelets se faire fracasser le crâne contre le sol en béton est insoutenable", a pointé Sébastien Arsac, porte-parole de l'association dans un communiqué.
Selon la préfecture de la Marne, "près de 13.000 contrôles sur le bien-être animal ont été réalisés en 2022" par l'Etat, "donnant lieu à 230 procès-verbaux et 1.440 mises en demeure".