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Le président serbe optimiste sur l'achat de Rafale français lors de la visite de Macron

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Sarah Meyssonnier

Le président serbe Aleksandar Vucic a affirmé mercredi à l'AFP qu'il espérait conclure cette semaine l'achat très attendu d'avions de guerre français Rafale lors de la visite d'Emmanuel Macron à Belgrade, une transaction qui pourrait s'élever à plusieurs milliards d'euros.

"C'est un énorme contrat pour notre pays et ce n'est pas un petit contrat même pour la France", a déclaré le président serbe dans cet entretien exclusif à l'AFP, sans préciser le nombre d'avions concernés ni le montant du contrat.

A Paris, l'Elysée a confirmé à des journalistes que les discussions menées par le groupe Dassault se poursuivaient "intensément" à la veille de cette visite de deux jours du président français, au sujet de "l'acquisition de douze Rafale". "Notre espoir est de voir que nous puissions aboutir à l'occasion à la visite du président", a ajouté un conseiller.

Emmanuel Macron est attendu jeudi à Belgrade avant de se rendre vendredi à Novi Sad, deuxième ville de Serbie. Les deux dirigeants doivent signer plusieurs accords bilatéraux.

Le ministre serbe de la Défense a assuré par le passé que son pays comptait acheter 12 avions de combat à la France pour remplacer sa flotte vieillissante. Et en 2023, le président Vucic avait laissé entendre que la Serbie était prête à débourser 3 milliards d'euros pour cette transaction.

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Fred TANNEAU

"La plupart de nos appareils aériens, pour ne pas dire la totalité, tous nos avions intercepteurs et l'ensemble de nos avions de combat venaient de Russie et nous devons évoluer, changer nos habitudes et tout le reste afin de préparer notre armée", a déclaré le président serbe à l'AFP.

Interrogée sur une telle vente à un pays qui conserve des liens avec Moscou malgré la guerre en Ukraine, la France met aussi cet argument en avant, évoquant une logique "d'arrimage de la Serbie à l'Union européenne", à laquelle elle est candidate. Belgrade peut faire le "choix stratégique" de "coopérer avec un pays européen" pour renouveler sa flotte, plaide-t-on à l'Elysée.

Si elle était conclue, cette transaction viendrait s'ajouter à une série de contrats d'armement signés par les Serbes en Europe, Chine ou Russie, rendus possible par la hausse du budget militaire du pays au cours de la dernière décennie.

- Mine de lithium controversée -

La visite de M. Macron intervient alors que M. Vucic continue de défendre son objectif de longue date de rejoindre l'UE, tout en tentant de répondre aux préoccupations qui s'expriment au sein de la population sur les implications d'une telle adhésion.

La présidence française estime que le processus d'adhésion doit pousser la Serbie à "consolider l'État de droit" et "le cadre démocratique qui doit être le sien".

Le dirigeant serbe est par ailleurs confronté à une fronde contre la décision de son gouvernement d'accorder à nouveau des permis au géant Rio Tinto pour développer des mines controversées de lithium près de Loznica, dans l'ouest du pays, que les militants qualifient de danger pour l'environnement.

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MARKO DJOKOVIC

En juillet, la Cour constitutionnelle de Serbie avait jugé que la suspension par le gouvernement, en 2022, du permis attribué au groupe anglo-australien n'était "pas conforme à la Constitution ni à la loi".

Depuis plusieurs années, le sort de ces vastes réserves de minerais a été un sujet brûlant d'affrontements politiques dans le pays des Balkans.

Dans son entretien à l'AFP, le président serbe a réaffirmé son soutien au projet de Rio Tinto.

"Nous resterons tenaces et fermes sur le sujet parce que nous pensons que c'est de la plus grande importance pour la Serbie et que c'est au bénéfice du peuple serbe", a-t-il déclaré.

La contestation reste toutefois importante dans le pays.

Des dizaines de milliers de personnes sont récemment descendues dans les rues pour protester contre le soutien du gouvernement à ce projet et contre un partenariat qui doit être signé avec l'UE pour lui fournir du lithium, minerai crucial dans la transition vers une économie plus verte.

Paris a estimé que l'exploitation de cette mine était "un choix qu'il revient à la Serbie de faire", tout en proposant de partager son "expertise" en la matière.

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