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France: le Premier ministre Michel Barnier promet enfin une annonce imminente de son gouvernement

Deux semaines après sa nomination, le Premier ministre Michel Barnier s'apprête à présenter aux Français la composition de son gouvernement, qui devrait compter 38 membres, le dernier obstacle étant les vérifications déontologiques en cours pour une annonce "avant dimanche".

Issu des rangs des Républicains, Michel Barnier, a fait jeudi un pas important dans la difficile élaboration de son exécutif, qui ne dispose pas de majorité absolue à l'Assemblée, en se rendant dans la soirée à l'Elysée pour soumettre sa liste à Emmanuel Macron. 

Un échange "constructif" d'une cinquantaine de minutes où le Premier ministre a présenté "l'architecture et la composition de son gouvernement qui respecte les équilibres" entre les différentes formations qui le constitueront, a indiqué Matignon.

 

Le président de la République, qui avait eu mardi un déjeuner tendu avec son chef du gouvernement, selon plusieurs sources, l'a raccompagné en lui disant "merci beaucoup, à demain".

"En tout cas, il ne récuse aucun nom", a précisé un proche du chef de l'Etat. 

Selon Matignon, l'exécutif devrait être présenté avant dimanche, "au regard des vérifications déontologiques habituelles", en d'autres termes le feu vert de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) à la nomination des futurs ministres. 

Le gouvernement devrait comprendre 38 membres, dont 16 ministres de plein exercice, parmi eux 7 macronistes et 3 Républicains (LR), 2 MoDem, un Horizons ou encore un du parti centriste UDI.  

Parmi les trois ministres issus de la droite, figure Bruno Retailleau, le patron des sénateurs LR, qui devrait être nommé au ministère de l'Intérieur, ont indiqué plusieurs sources de la droite et du bloc central. 

Laurent Wauquiez, le patron des députés LR qui nourrit des ambitions élyséennes pour 2027, a pris les devants en annonçant qu'il renonçait à entrer au gouvernement après avoir refusé le poste de ministre des Finances.  

Du côté des "macronistes", le ministre MoDem (centre) démissionnaire des Affaires européennes Jean-Noël Barrot va être proposé pour les Affaires étrangères, tandis que le ministre des Armées Sébastien Lecornu devrait être reconduit, selon un responsable du bloc central.

Une répartition qui ne semble pas convenir à tout le monde dans le camp macroniste, une source du MoDem assurant que ses députés étaient en colère, très "remontés".

 

Qui pour Bercy? 

Alors qu'il peine à trouver des personnalités de gauche, auprès desquelles il a essuyé plusieurs refus, seul un "divers gauche" figurerait parmi ces ministres de plein exercice. Le nom de Didier Migaud, actuel président de la HATVP et issu du Parti socialiste, a circulé pour entrer dans l'équipe Barnier, à la Justice.

Mais l'identité de la personne qui occuperait Bercy avec la lourde tâche de redresser les finances du pays, reste pour l'instant inconnue.

Donnant un sérieux coup d'accélérateur pour former son équipe, le Premier ministre a réuni jeudi à Matignon les dirigeants des formations qui devaient y participer, avec l'intention de mettre fin aux tensions qui ont émergé ces derniers jours. 

Selon plusieurs participants, il affirmé qu'il n'augmenterait pas les impôts pour les classes moyennes, une décision qui a satisfait Gabriel Attal, le chef de file des députés "macronistes", qui avait fixé cette condition pour la participation de son parti au gouvernement.

Selon un communiqué de ses services, Michel Barnier a affirmé qu'il entendait "améliorer le niveau de vie des Français et le fonctionnement des services publics, particulièrement l'école et la santé, garantir la sécurité, maîtriser l'immigration et faire progresser l'intégration".

Il souhaite aussi "encourager (les) entreprises et (les) agriculteurs et conforter l'attractivité économique de la France, maîtriser (les) finances publiques et réduire la dette écologique".

Le Premier ministre a affirmé mercredi avoir découvert une "situation budgétaire très grave". La France fait, avec plusieurs autres pays membres de l'Union européenne, l'objet d'une procédure européenne pour déficits excessifs.

Le temps presse côté budget, dont le calendrier a été retardé par la dissolution de l'Assemblée nationale - la chambre basse du Parlement - en juin et la nomination très tardive d'un nouveau Premier ministre.

Le projet de "loi de finances" pour 2025 est censé être présenté au Parlement début octobre, "puis le plan budgétaire national de moyen terme que le gouvernement doit transmettre à la Commission (européenne) quelques jours après", a rappelé mercredi le premier président de la Cour des comptes française, Pierre Moscovici.
 

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