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Fendi ouvre les défilés milanais dans un contexte morose

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Gabriel BOUYS

Fendi a donné mardi le coup d'envoi de la Fashion Week de Milan pour la mode femme printemps-été 2025, avec une collection inspirée de l'esprit festif des années 20, contrastant avec l'état morose du secteur.

La collection élégante et discrète signée Kim Jones fait figure de préambule au centenaire que la maison romaine célèbrera l'année prochaine.

En référence à Gatsby le Magnifique ou à l'exposition internationale des arts décoratifs de Paris de 1925, la collection fait donc la part belle aux robes chasubles, tailles basses, agrémentées de franges, de perles et de broderies fines.

Les formes les plus simples en apparence sont en fait réalisées avec l'excellence des savoir-faire de la maison : ici un t-shirt en daim croco, là un manteau peignoir en peau lainée, ou une combinaison à la forme élémentaire en soie ou organza, recouverte de broderies réalisées à la main. Le prêt-à-porter flirte avec la couture dans une insouciante légèreté.

- Diversification -

Une légèreté qui ferait presque oublier le ralentissement du secteur de la mode, pourtant crucial pour l'économie italienne.

Le chiffre d'affaires de la mode transalpine a baissé de 6,1% au premier semestre, et les prévisions tablent sur un recul de 3,5% sur l'ensemble de l'année par rapport à 2023, selon des chiffres de l'institut Fashion Economic Trends publiés par la Chambre nationale de la mode italienne.

Les résultats semestriels des grands groupes du luxe confirment ce ralentissement après des années de croissance à deux chiffres.

Le géant français du luxe LVMH, qui possède les maisons italiennes Fendi et Loro Piana, a enregistré un chiffre d'affaires en baisse de 1%, à 41,7 milliards d'euros. Son rival Kering, propriétaire de Gucci et Bottega Veneta, a vu ses revenus plonger de 11%, à 9 milliards, et Richemont a clôturé le premier trimestre de son exercice 2024 (avril-juin) avec des ventes en repli de 1%, à 5,27 milliards.

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Marco BERTORELLO

Cette situation pousse les maisons à restructurer (un changement de pied qui a entraîné la première grève chez Gucci en novembre 2023), à réorganiser leurs équipes (d'où un mouvement de chaises musicales des PDG et des directeurs artistiques des grandes maisons), et à diversifier leurs activités (notamment dans l'hôtellerie de luxe).

Le calendrier de cette Fashion Week reste dense, avec d'ailleurs un jour en plus par rapport aux éditions précédentes.

Ainsi, 174 rendez-vous sont programmés jusqu'à dimanche: 57 défilés physiques et huit en ligne, 70 présentations, six présentations sur rendez-vous et 33 événements. Avec comme toujours en vedettes les défilés de Prada, Gucci, Bottega Veneta, Versace et Dolce & Gabbana.

Giorgio Armani a de son côté exceptionnellement choisi New York pour présenter ses collections femmes le 17 octobre.

- 5% du PIB italien -

L'iconique couturier de 90 ans sera tout de même présent avec deux défilés jeudi pour sa ligne Emporio Armani, suivis d'une grande fête dans le cadre du théâtre futuriste de son QG milanais.

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Marco BERTORELLO

Moncler abandonne aussi Milan cette saison et lui préfère Shanghai pour son défilé événement le 19 octobre. MSGM, Blumarine et Tom Ford ne sont pas non plus au calendrier, ces deux derniers venant tout juste d'annoncer les noms de leurs nouveaux directeurs artistiques - David Koma chez Blumarine, Haider Ackermann chez Tom Ford.

L'industrie de la mode représente 5% du PIB (produit intérieur brut) de l'Italie.

"Le secteur de la mode, avec un chiffre d'affaires de 108 milliards d'euros et des exportations de 81,6 milliards, est celui qui contribue plus que d'autres à la consolidation de l'image d'excellence de notre pays à l'étranger", a rappelé Lorenzo Galanti, directeur général de l'Agence ICE (Agence pour la promotion à l'étranger et l'internationalisation des entreprises italiennes) lors de la conférence de presse de présentation de la Fashion Week.

Outre l'enjeu qu'elles constituent pour l'industrie de la mode, les Fashion Weeks ont aussi des répercussions économiques importantes pour les villes qui les organisent.

La capitale lombarde a ainsi révélé l'impact touristique notable généré par ses semaines de la mode de février et septembre: 396 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Des résultats induits par la venue de 245.000 personnes (mannequins, journalistes, acheteurs, influenceurs... sans oublier tous ceux qui s'affairent en coulisses), dont 56% d'Italiens et 44% d'étrangers, selon une étude réalisée par l'association des commerçants milanais Confcommercio Milano.

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