Deux maîtres-distillateurs belge et néerlandais lancent un whisky "européen"

"C'est un peu comme si deux chefs étoilés partageaient la même cuisine pour élaborer un plat commun", illustre Etienne Bouillon. La mention d'étoiles peut paraître présomptueuse, mais compte tenu du palmarès des différents produits de ces distillateurs, la comparaison n'est pas usurpée. Etienne Bouillon ne compte plus les médailles depuis qu'il a lancé le premier whisky belge il y a une vingtaine d'années et son complice Patrick van Zuidam a été primé à l'échelle internationale pour son whisky de seigle.

Les deux hommes ont été réunis à l'initiative d'Hubert Coussement, actif dans l'immobilier commercial. A ses heures creuses, M. Coussement a lancé Talents of spirits, soit l'assemblage d'artisans de différents pays pour élaborer une gamme de whiskies européens. Un million d'euros sera levé pour permettre au projet de se déployer. Le premier à sortir des cuves est le fruit d'une association belgo-néerlandaise. 

Les deux maîtres-distillateurs ont chacun apporté des whiskies de leur cru, avec des âges différents et des céréales différentes, le Belge travaillant exclusivement avec de l'orge et le Néerlandais utilisant volontiers le seigle. Ces whiskies ont été assemblés puis embouteillés à la distillerie familiale van Zuidam, à Baerle-Duc (sud). L'entrée de gamme est le Iota, à 55 euros, dont la première production est de 6.000 bouteilles.

Après cette première salve, Etienne Bouillon fera figure de "gardien du temple" de Talents of spirits et sera consulté dans le processus de sélection des futurs candidats. L'aventure Belgian Owl terminée en juillet dernier, le distillateur est encore actif à Grâce-Hollogne où il développe des produits pour des tiers.

Les prochains noms derrière le whisky européen ne sont pas encore connus, mais une nouvelle production est annoncée pour 2025.