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Berlin adopte un plan d'action contre la discrimination de la communauté LGBT+

Le gouvernement allemand d'Olaf Scholz a adopté vendredi un vaste plan d'action visant à lutter contre les discriminations subies par la communauté LGBT+ prévoyant en particulier un ancrage spécifique de leur droit dans la Constitution.

"C'est un jour historique car pour la première fois dans l'histoire de la République fédérale", un gouvernement a adopté une stratégie pour l'acceptation et la protection des personnes LGBT+ (à savoir les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et asexuelles), a estimé le mandataire du gouvernement Sven Lehmann lors d'une conférence de presse.

Le catalogue de mesures prévoit notamment d'inscrire dans la Constitution l'interdiction de discrimination à leur endroit, ce qui nécessitera un vote à la majorité des deux tiers au parlement.

Si l'aval des partis de la coalition, le SPD du chancelier Olaf Scholz, les Verts et les libéraux du FDP est selon lui acquis, il en va autrement de l'opposition conservatrice CDU/CSU, a-t-il reconnu.

"J'espère que nous pourrons créer une dynamique permettant d'instaurer cette majorité des deux tiers. Les discussions sont en cours, mais je crois que d'autres discussions seront nécessaires", a déclaré M. Lehmann.

Alors que les personnes transgenres sont de plus en plus discriminées dans de nombreux pays, comme la Russie, la Turquie, ou encore la Hongrie, il est d'autant plus essentiel que leurs droits soient inscrits dans la Loi fondamentale, a-t-il souligné.

"Nous devons absolument utiliser les trois années à venir pour ancrer les dispositions légales" dans ce domaine, a-t-il martelé.

Le plan d'action préconise aussi un enregistrement séparé des délits à l'encontre des personnes transgenres, alors que selon les statistiques officielles, elles subissent "3 à 4 agressions par jour", mais le nombre des cas non déclarés "est bien plus élevé", a-t-il dit.

S'ajoutent aussi la reconnaissance des droits administratifs des familles "arc en ciel" ou encore l'aboutissement de la réforme de la "loi sur l'autodétermination", qui date des années 80, pour les personnes souhaitant changer de genre.

La procédure, qui doit être déposée devant un tribunal, peut durer plusieurs années, coûter jusqu'à 2.000 euros, et comprend des expertises psychiatriques "contraires à la dignité humaine", avait déclaré à l'AFP Tessa Ganserer, l'une des deux députées transgenre entrée au Bundestag après les élections de l'an passé.

La nouvelle loi pourrait être bouclée "à la mi-2023", a jugé M. Lehmann.

Cet engagement ferme de l'exécutif allemand en faveur des personnes LGBT+ intervient deux jours avant le lancement du Mondial de football au Qatar, critiqué pour sa politique répressive à leur encontre.

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