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Des pirates informatiques sont parvenus à s'introduire dans les systèmes du CEPOL, l'agence qui forme les policiers européens dans des domaines très sensibles, comme le terrorisme. Les hackers auraient eu accès aux formations, mais peut-être aussi aux données personnelles des agents qui les ont suivis. Des pays comme la Chine ou la Russie pourraient être à l'origine de cette attaque.
L'agence CEPOL donne des formations extrêmement modernes à l'élite des policiers européens contre les formes les plus graves de criminalité. Cette entité ultra sécurisée a pourtant été victime, il y a trois semaines, d'un piratage de grande ampleur. Les hackers ont eu accès aux formations policières européennes ultra pointues.
"Ils font du contre-terrorisme, ils délivrent aussi des formations en cybersécurité, qui sont transversales à l'Union Européenne, donc ça donne une idée de ce qu'est la politique de l'Union derrière ces formations. Ces formations reflètent la volonté européenne", explique Axel Legay, professeur de cybersécurité à l’UCLouvain.
Outre les formations, les pirates cherchent la base de données, reprenant des informations sensibles concernant les agents européens qui les ont suivis. En Belgique, la police fédérale est le relais vers le CEPOL. Elle a réagi suite à ce piratage : "Cette attaque fait l'objet d'enquêtes et l'impact n’est à ce stade pas encore connu précisément. Une violation des données à caractère personnel des personnes ayant suivi une formation via cet organisme, n'est pour l'heure pas démontrée".
Très performants, les hackers ont tout fait pour effacer leur trace. C'est probablement un état qui est à l'origine de cette intrusion.
"Pour le moment, on est sous ce qu'on appelle des attaques hybrides de désorganisation entre la Russie et la Chine. Donc ce sont des attaques qui visent à désorganiser nos institutions. Ça pourrait venir de ce genre d'action, ce n'est pas du tout impossible", estime Axel Legay.
Depuis l'attaque, le bon fonctionnement de l'agence européenne est impacté. Les services informatiques de la police fédérale belge ne sont pas concernés.