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Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF ont signé avec la direction lundi un accord sur les fins de carrière des cheminots, qui permet d'éloigner la menace d'une nouvelle grève des contrôleurs lors des ponts du mois de mai.
Après la CGT-Cheminots, l'Unsa-Ferroviaire et la CFDT-Cheminots la semaine dernière, Sud-Rail a annoncé ce lundi son intention de signer cet accord après consultation de ses adhérents, une unanimité rare au sein du groupe ferroviaire public.
La SNCF a salué dans un communiqué "une véritable avancée" pour les fins de carrière des cheminots. "Depuis la mise en place en 2008 du dernier accord en la matière, trois réformes des retraites sont entrées en vigueur et ont impacté l'âge de départ légal des salariés", a rappelé l'entreprise.
L'accord prévoit entre autres une amélioration du dispositif de retraite anticipée, en particulier pour les cheminots ayant occupé des postes à la pénibilité avérée.
Ces derniers, dont font partie les conducteurs, pourront entamer une "cessation anticipée d'activité" 30 mois avant leur retraite avec 15 mois travaillés rémunérés à 100% et 15 mois non travaillés rémunérés à 75%.
Pour les contrôleurs, le dispositif est encore plus avantageux avec une cessation d'activité s'étalant sur 36 mois dont 18 mois non travaillés rémunérés à 75%.
L'accord permet de "compenser en partie les effets néfastes de la réforme des retraites", a déclaré à l'AFP le secrétaire fédéral de Sud-Rail, Erik Meyer. Les adhérents du syndicat se sont massivement prononcés en faveur d'une signature.
Sud-Rail a donc décidé de ne pas appeler à la grève au mois de mai, comme le syndicat menaçait de le faire après le premier coup de semonce de la grève des contrôleurs en plein week-end de vacances scolaires au mois de février.
Le collectif informel réunissant les contrôleurs, le Collectif national ASCT (CNA), a lui aussi fait savoir qu'il n'appellerait pas à la mobilisation. Sud avait déposé un préavis pour tout le mois de mai pour peser sur les négociations sur les fins de carrière, initialement prévues plus tard dans l'année mais avancées pour désamorcer le conflit des contrôleurs.
Une signature de tous les partenaires sociaux sur un sujet aussi important est très rare à la SNCF, selon les syndicats du groupe ferroviaire. "Je salue une première pierre décisive dans la mise en œuvre de notre plateforme de progrès social", s'est réjoui le PDG Jean-Pierre Farandou, cité dans le communiqué de son groupe.
Le patron, dont le mandat doit être renouvelé ou non avant l'assemblée générale de l'entreprise mi-mai, a présenté cette nouvelle méthode de dialogue social en février pour répondre à la grève des contrôleurs. Elle vise à aborder des sujets transversaux qui concernent l'ensemble des cheminots, en enjambant les revendications catégorielles.
D'autres dispositions dans l'accord sont prévues sur le temps partiel de fin de carrière, rémunéré 10% de plus que le temps réellement effectué. La direction a également proposé la création d'un échelon d'ancienneté supplémentaire pour améliorer la rémunération des cheminots en fin de carrière.