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Emmanuel Macron et Joe Biden ont critiqué jeudi l'opposition de Giorgia Meloni à l'ajout d'une formulation incisive en faveur du droit à l'IVG dans la déclaration finale du sommet du G7 qui se tient en Italie.
Les objections de la Première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni, dont le pays préside le G7 cette année, ont singulièrement irrité ses partenaires. Outre l'Italie, le G7 compte dans ses rangs les Etats-Unis, le Canada, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et le Japon.
Le président Joe Biden "tenait vraiment beaucoup à ce que nous ayons au minimum les mots faisant référence à ce que nous avions à Hiroshima sur la santé et les droits de reproduction des femmes" lors du G7 de 2023 sous présidence japonaise, a souligné un haut responsable américain sous couvert d'anonymat.
"Le communqué (final du G7) réaffirmera l'engagement pris à Hiroshima", a cinglé le responsable, en référence au soutien exprimé au Japon à des interruptions volontaires de grossesse (IVG) "sûres et légales".
- Regret -
Le président français Emmanuel Macron a de son côté regretté la position italienne. "La France a intégré ce droit des femmes à l'avortement, la liberté de disposer de son corps dans sa Constitution", a-t-il rappelé en marge du sommet.
"Ce ne sont pas les mêmes sensibilités qu'il y a dans votre pays aujourd'hui [...]. Je le regrette", a-t-il lancé en réponse à une journaliste italienne.
Les services de Mme Meloni, connue pour ses positions ultraconservatrices en faveur de la famille traditionnelle, ont démenti mercredi toute censure, affirmant que les négociations étaient toujours en cours.
L'an dernier, dans leur communiqué final à l'issue de leur sommet au Japon, les dirigeants avaient exprimé leur "grande inquiétude" sur le recul des droits des femmes.
Ils s'étaient aussi engagés en faveur de "l'accès à l'avortement sûr et légal et des soins post-IVG". Une source proche des négociations avait indiqué en début de journée à l'AFP que depuis 2021, "il y a une mention de l'+accès sûr+" mais que "Meloni n'en veut pas".
"Elle est isolée sur ce sujet. Mais puisque c'est le pays hôte, les autres ont décidé de ne pas en faire un casus belli", avait alors ajouté cette source.
Il semble que les Américains n'aient pas voulu en rester là, alors que l'avortement est un sujet brûlant aux Etats-Unis, où le président Joe Biden a dénoncé les restrictions à ce droit fondamental imposées dans les Etats les plus conservateurs.
- "Mère chrétienne" -
Arrivée au pouvoir en octobre 2022, Giorgia Meloni, qui aime à se présenter comme une "mère chrétienne", est accusée par les défenseurs des droits des femmes d'essayer d'entraver l'accès à l'avortement en Italie, un pays où l'Eglise catholique garde un poids important.
Bien que l'IVG soit autorisée depuis 1978, l'accès en est fortement limité par le très haut pourcentage de gynécologues qui invoquent l'objection de conscience pour refuser de les pratiquer.
En avril, le parlement italien, dominé par la droite et l'extrême droite, a voté une mesure promue par le gouvernement Meloni autorisant des militants anti-avortement à être présents dans les cliniques où se rendent les femmes désirant avorter, provoquant l'indignation des partis d'opposition.
Francesco Lollobrigida, ministre de l'Agriculture et beau-frère de Mme Meloni, s'est interrogé sur "l'opportunité" pour le G7 de soutenir l'avortement dans son communiqué alors que le pape François, opposant farouche à l'IVG, est invité au sommet vendredi.
Elly Schlein, cheffe du Parti démocrate (PD, centre-gauche, principal parti d'opposition), a au contraire accusé Mme Meloni de saper la position de l'Italie sur la scène internationale en mettant en cause un "droit fondamental".