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Environ deux tiers des quelque 120 ouvriers que compte l'entreprise bio-pharma liégoise BVI Physiol sont en grève depuis le 30 septembre dernier, indiquent jeudi par communiqué deux représentants syndicaux. Au coeur de leur contestation: le manque de prise en compte des travailleurs, l'ambiance délétère dans la société ainsi que les conditions de travail difficiles.
"Le nœud du problème, c'est un manque de reconnaissance et de considération des travailleurs", explique Jean Schifano, permanent de la Centrale générale de la FGTB. "L'enjeu, c'est avant tout l'amélioration de leur bien-être au travail, avant des revendications proprement salariales", complète Antoine Blanchard, le permanent de la CSC BIE.
Les délégués syndicaux épinglent également la gestion "problématique des intérimaires et des heures supplémentaires". "La dynamique syndicale de concertation est totalement grippée", dénoncent-ils.
En plein conflit social, la direction a par ailleurs décidé d'entamer une procédure de licenciement pour faute grave d'un délégué syndical. Ce renvoi est jugé abusif par le front commun FGTB-CSC qui y voit une "atteinte aux libertés syndicales".
"Nous sommes très inquiets des conséquences pour les conditions de travail, mais également pour la qualité du dialogue et de la concertation sociale au sein de l'entreprise", concluent les permanents syndicaux.
"Seule une trentaine d'ouvriers sont en grève", a contesté le directeur de BVI Physiol, Nicolas de Vries. Interrogé par l'agence de presse de Belga sur la réponse qui sera apportée à ce conflit par la direction, M. De Vries a mentionné que "des propositions concrètes ont été faites (aux syndicats) et on n'a pas eu de réponse".
La firme américaine BVI a fait l'acquisition en 2018 de la société liégeoise PhysIOL, une spin-off de l'Université de Liège fondée en 1986. BVI Physiol emploie quelque 200 travailleurs, ouvriers et employés confondus.