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La Bourse de Paris s'est redressée et évolue en hausse en milieu de séance lundi, au lendemain du second tour des élections législatives qui ont donné la première place à la gauche mais dans une Assemblée nationale divisée et sans majorité.
L'indice vedette CAC 40 avançait de 0,43%, soit 32,97 points à 7.708,59 points vers midi. La semaine passée, il avait rebondi de 2,62%, après avoir connu son pire mois en deux ans en juin.
La cote parisienne avait ouvert en baisse de 0,49% mais a très vite entamé sa marche en avant.
Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de la France pour l'emprunt à 10 ans montait pour évoluer autour de 3,23%, un mouvement moins marqué que la référence en Europe, l'emprunt allemand (2,58%). La semaine passée, l'écart entre les deux taux s'était nettement réduit, tout en restant bien au-dessus de son niveau d'avant la dissolution.
Le scrutin a livré son verdict dimanche, surprenant les sondeurs et analystes politiques: le Nouveau Front populaire a remporté le plus de sièges (autour de 190), devant le camp présidentiel (autour de 160) tandis que le Rassemblement National et ses alliés, donnés gagnants encore dans les derniers sondages, terminent finalement à la troisième place (plus de 140 sièges).
Mais pour les financiers, la donne est moins bouleversée car les trois partis sont loin de la majorité absolue (289 sièges), ce qui était anticipé par les marchés la semaine passée.
"Pas de majorité, un moindre mal pour les marchés actions", commente Dorian Raimond, directeur du trading d'Hilberg IS.
Pour les investisseurs, "la politique du compromis limitera les excès de chaque parti", relate Alex Everett, gérant chez Abrdn.
Soulignant aussi que "la paralysie politique pour les 12 prochains mois semble être l'issue la plus probable", les experts de Deutsche Bank estiment que "le marché se méfiera de la perspective" de l'arrivée de la gauche au pouvoir et de l'application de son programme.
Le président de la République Emmanuel Macron a demandé lundi au Premier ministre Gabriel Attal, venu lui présenter sa démission, de rester "pour le moment afin d'assurer la stabilité du pays", a annoncé l'Elysée.
Les tractations politiques continuent: la gauche assure lundi qu'elle proposera "dans la semaine" un nom pour Matignon, tandis que les macronistes continuent de croire à une coalition autour de leur "bloc central".
Sur les autres marchés, la réaction était mesurée: l'euro reculait de 0,15% à 1,0823 dollar pour un euro.
Sur le plan économique, peu d'indicateurs sont attendus au cours des trois premiers jours de la semaine. Le principal évènement sera l'indicateur d'inflation CPI aux Etats-Unis pour le mois de juin, jeudi.
Les investisseurs prêteront aussi l'oreille aux propos des responsables de la banque centrale américaine, dont le président de l'institution Jerome Powell devant le Parlement américain mardi et mercredi, avant de se plonger dans les résultats semestriels avec les banques vendredi.
Soulagement post-élection
Les banques, secteur sensible à l'activité en France et aux cadres réglementaires, étaient scrutées lundi après les élections législatives.
Société Générale, qui a été la deuxième entreprise qui a le plus monté sur le CAC 40 la semaine dernière (+8,01%), avançait de 0,91% à 23,90 euros, BNP Paribas de 0,08% à 63,71 euros et Crédit Agricole de 1,43% à 13,82 euros. Les banques avaient lourdement chuté à la suite de l'annonce de la dissolution.
TF1 (+5,37% à 8,34) et M6 (+4,77% à 13,18 euros) bondissaient avec la moindre probabilité d'une privatisation de France Télévisions, Eiffage (+1,79% à 93,08 euros) et Vinci (+1,38% à 106,65 euros) avec l'espoir qu'une renégociation des concessions d'autoroute soit écartée.
Ubisoft grimpe
L'éditeur de jeux vidéo Ubisoft montait de 7,58% à 21,15 euros, après une note des analystes de Jefferies qui ont haussé de deux crans leur recommandation sur l'action. Ils observent "un véritable changement d'orientation de la monétisation" avec davantage de "revenus récurrents" ainsi qu'"une inflexion" dans la capacité du groupe à générer de la trésorerie.