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Plus de la moitié des droits fondamentaux, comme la santé, l'accès à l'éducation ou à un logement digne sont menacés en France par la "négligence de l'Etat" en matière d'adaptation au changement climatique, un sujet auquel le nouveau gouvernement "devra s'attaquer d'urgence", estime Oxfam.
"Le sujet du climat (...) a été totalement éclipsé pendant la campagne des législatives mais il ne peut être ignoré plus longtemps", dénonce lundi un rapport d'Oxfam France, alors que le troisième Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC-3), fondé sur l'hypothèse d'un réchauffement de 4°C en France d'ici 2100, se fait toujours attendre.
Selon l'analyse de l'ONG, connue pour sa dénonciation des inégalités de richesse et dirigée par l'ancienne ministre écologiste Cécile Duflot, au moins 26 des 50 droits humains fondamentaux "sont directement menacés en France (...) du fait de l'improvisation des pouvoirs publics en matière d'adaptation" qui "attendent que les catastrophes se produisent pour tenter de les réparer".
Les impacts seront particulièrement importants pour "les plus précaires, les femmes, les enfants, les minorités, les personnes âgées ou isolées", prédit le rapport.
Ainsi, 1,3 million d'écoliers de maternelle pourraient être exposés en classe à une chaleur excédant les 35°C d'ici 2030, menaçant le droit à l'éducation, selon Oxfam qui s'appuie sur une étude du cabinet EcoAct. Plus d'une classe sur deux est concernée dans le pays, et même 100% dans quatre départements (Bouches-du-Rhône, Seine-Saint-Denis, Paris et Gironde).
Dans une France à +4°C, les jours de vague de chaleur seront multipliés par au moins cinq. En Ile-de-France, ils pourraient atteindre 94 jours, soit un quart de l'année, selon des projections de Météo-France.
Oxfam dénonce l'inadaptation du droit du travail à cette réalité dangereuse pour les travailleurs, dont 36% sont déjà exposés aux chaleurs, notamment dans le bâtiment, l'agriculture ou chez le personnel soignant.
D'ici 2100, 5% des hôpitaux seront menacés de fermeture car inadaptés aux évènements climatiques extrêmes (canicules, inondations ou incendies), selon une projection de l'administration (Cerema).
Selon Oxfam, "il faudrait plusieurs dizaines de milliards d'euros a minima par an" pour adapter la France aux effets du changement climatique.
Mais aujourd'hui, en plus de "jeter l'argent public par les fenêtres" en finançant des infrastructures qui "ne seront plus adaptés dans 20 ou 30 ans", "67 milliards d'argent public (...) subventionnent toujours des activités contribuant au dérèglement climatique", notamment dans les énergies fossiles, dénonce Quentin Ghesquière, chargé de plaidoyer climat chez Oxfam France.
L'ONG réclame donc des financements conséquents et des investissements publics "conditionnés à des critères d'efficacité et de réduction des inégalités", ainsi que de rendre le PNACC "opposable et contraignant" en justice.