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Pollution de l'air, du sol et de l'eau : une vieille aciérie en Bosnie dirigée depuis 20 ans par le géant mondial ArcelorMittal, partenaire des Jeux olympiques de Paris 2024, continue de tourner malgré le non-respect des normes écologiques, affirme jeudi un consortium de médias d'investigation.
L'usine de Zenica "a violé presque toutes les mesures énumérées dans (la dernière) autorisation environnementale, délivrée en 2022" par les autorités locales - une liste de critères environnementaux à respecter pour avoir le droit de faire tourner l'usine, selon l'enquête.
Publié simultanément par le Centre de journalisme d'investigation (CIN) de Sarajevo et ses partenaires internationaux, le média français Disclose et l'Organised Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), un consortium de journalistes d'investigation, l'article s'appuie notamment sur des rapports d'inspections officiels.
Ainsi, dans un rapport de juillet 2023, l'administration locale chargée de l'environnement dénonce "des dépassements du taux de particules rejetées dans l'air, une mauvaise gestion des déchets (...) un manque d'entretien des outils de filtrage" et formule aussi "l'hypothèse que des déchets ont été déversés dans le fleuve Bosna".
"A Zenica, nous enregistrons des dépassements de dioxyde de soufre (SO2) et de particules de poussière durant 120 à 180 jours (par an). Or, ces dépassements sont autorisés officiellement pendant trois jours", déplore Halim Prcanovic, responsable d'un institut universitaire local.
D'après un rapport de 2023 de l'ONG Greenpeace, Zenica était cette année-là la sixième ville la plus polluée d'Europe.
Le deuxième sidérurgiste mondial, qui a fabriqué avec du métal recyclé la torche olympique et les anneaux olympiques, posés récemment sous la Tour Eiffel, est accusé par des ONG d'utiliser l'image des JO pour tenter de redorer son blason écologique.