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Monsieur Polizzi regrette que les magasins d’ameublement qui avaient mis en place une offre promotionnelle pour les sinistrés des inondations de juillet y aient déjà mis fin. "C'est quand même scandaleux car beaucoup de personnes n'ont toujours rien reçu de leur compagnie d'assurance. Où est la solidarité ? Ce n'est pas avec un acompte qu’on peut remeubler toute une maison", écrit-il via le bouton orange Alertez-nous. Monsieur Polizzi pense à son amie Marie (prénom d’emprunt car elle veut garder l’anonymat), 54 ans, habitante de Trooz aux revenus limités qui a été particulièrement touchée par la montée des eaux cet été.
Comeos, représentant des commerces et services en Belgique, tient à préciser qu’il s’agissait d’un acte solidaire mené par ces magasins dont la durée dans le temps n’a jamais été dissimulée (du 4 août au 4 septembre 2021).
Pendant les deux jours de crue, la cinquantenaire a vécu réfugiée à l’étage de son logement social, sans boire ni manger, dit-elle. Elle a été surprise par la rapidité de la montée des eaux dont le niveau a atteint 4 mètres et demi d’hauteur entre ses murs, poursuit-elle. Les secours n’ont pu intervenir et elle a dû attendre que les eaux redescendent. Celles-ci ont presque détruit tout son mobilier, Marie n’ayant pu sauver que deux garde-robes et deux armoires de salle de bain. Quant à sa voiture, elle a été retrouvée dans la Vesdre et a pu être identifiée comme la sienne, grâce au siège maxi-cosy de son petit-fils sur la banquette arrière.
© Polizzi
Marie ne peut plus habiter sa maison. Elle vit actuellement dans un foyer à Fléron en province de Liège où elle paye un loyer de 190 euro auquel s’ajoute la facture d’eau et d’électricité. La sinistrée a racheté quelques meubles et appareils électroménagers dans un magasin discount ou en occasion, ce qui a entamé ses petites économies, raconte Marie qui déclare vivre avec une pension d’invalidité de 1000 euros par mois depuis plusieurs années.
Heureusement, cette ancienne fonctionnaire de l’administration wallonne a pu bénéficier de la solidarité. Des citoyens des quatre coins de la Belgique ont nettoyé bénévolement sa cave, son rez-de-chaussée et son jardin en quelques heures. Ce geste a particulièrement marqué son ami, monsieur Polizzi. Marie a même gardé contact avec l’une de ces personnes, Françoise, une institutrice spécialisée de Charleroi qui lui a encore offert récemment une mixeuse et un tableau qu’elle a peint elle-même.
Aujourd’hui, la reconstruction du son logement est en bonne voie et les aides arrivent. L’assurance l’indemniserait de 20 000 euros sur le montant de 32 000 euros de dégâts qu’elle avait estimé. Le reste devrait être payé par la Région wallonne qui a annoncé le 15 septembre dernier que les sinistrés en ordre d’assurance seraient indemnisés à 100%. En parallèle, elle a déjà reçu 8000 euros pour sa voiture. Marie a décidé cependant de ne pas profiter du prêt sans intérêt de 2500 euros offert par le Fonds des calamités.
D’autres mesures ont été débloquées pour les sinistrés qu’ils soient assurés ou non, elles sont disponibles sur ce lien.
Marie ne risque-t-elle rien à retourner vivre dans sa maison de Trooz lorsqu’elle sera prête ? Pour toute crainte concernant la reconstruction de biens en zones inondées, la SPW (Service Public de Wallonie) conseille aux sinistrés de s’adresser à leur commune pour savoir quelles sont les mesures envisagées. Un total de 26 millions d’euros a été débloqués d’urgence depuis le 20 septembre afin de consolider certaines berges ciblées en prévision des potentielles intempéries d’hiver, précise le porte-parole Nicolas Yernaux. Ce budget servira aussi à nettoyer les berges comme celles de la Vesdre qui avait débordé de son lit en juillet dernier. Ce travail se fait d’amont en aval et prendra un certain temps.