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Nez qui coule, yeux qui grattent, éternuements... Vous êtes sûrement nombreux à reconnaître et souffrir de ces symptômes en été. Le pollen est là et les allergiques le savent très bien. La concentration de pollen est très importante cette année.
Des solutions existent, comme les antihistaminiques, mais pour s'en débarrasser pour de bon, la désensibilisation fonctionne. L’immunothérapie allergénique consiste à administrer par voie sous-cutanée (injections) ou sublinguale (solutions ou comprimés) une certaine quantité de l’allergène, qui sera augmentée graduellement jusqu’à ce qu’une dose de maintien soit atteinte.
C'est la méthode choisie par Ariane Rousseau. Comédienne, son allergie aux graminées l'a déjà beaucoup gêné par le passé : "Ça m'est arrivé sur scène d'être vraiment très handicapée par une rhinite chronique", nous confie-t-elle. Ariane a donc choisi de se tourner vers la désensibilisation. "C'est une consultation le temps des injections. Ce ne sont pas des injections douloureuses, mais c'est coûteux, c'est quand même lourd, c'est des injections tous les mois", admet l'allergique.
Exposé régulièrement et graduellement à l’allergène qui est en cause, le système immunitaire développera progressivement une tolérance aux allergènes responsables des symptômes.
Bien que le traitement ne soit pas agréable, les résultats sont là : "Je suis assez satisfaite de l'avoir fait. Avec une médication pas trop forte, je suis moins accablée", se réjouit Ariane.
Quelle efficacité ?
L’intérêt d’une désensibilisation à un allergène est triple d’après Patrick Levie, chef du département tête et cou aux hôpitaux du Chirec : "Après deux ou trois mois, les gens ont déjà beaucoup moins de symptômes allergiques. L'autre avantage, c'est que ça diminue l'évolution vers l'asthme. Troisième avantage : quelqu'un qui est allergique à un allergène, si vous le traitez, il y a beaucoup moins de risques qu'il développe une allergie contre d'autres allergènes", explique-t-il.
La désensibilisation concerne toutes les allergies, mais qu'en est-il des graminées ? "On est autour de 70 à 80% des traitements qui sont efficaces et qui soulagent vraiment la qualité de vie des patients", assure Vincent Fouilloux, product manager à la mutuelle Partena.
Par rapport au rhume des foins, le Centre belge d’information Pharmacothérapeutique précise que la désensibilisation par comprimé ou goutte sous la langue n’a qu'un effet limité. Il y a un manque de bonnes études comparatives. Par ailleurs, les effets secondaires locaux sont fréquents.
Un traitement coûteux
Un bémol cependant : l’Inami ne rembourse pas les traitements par immunothérapie. Ces dernières années, le secteur pharmaceutique n’a demandé le remboursement que pour deux traitements de désensibilisation aux extraits d'allergènes polliniques pour le rhume des foins (avec ou sans asthme). Ces demandes ont été refusées, car l'effet était trop limité par rapport à un prix demandé trop élevé.
Actuellement, il y a entre 25 et 30 % de personnes allergiques en Belgique (tous allergènes confondus). Selon l'OMS, 50% de la population pourrait être concernée d'ici 2050.