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Le tribunal correctionnel de Liège a condamné le créateur de plusieurs sites internet sur lesquels étaient diffusées des photos et vidéos intimes à l'insu des personnes y figurant ("revenge porn"). Des dizaines de victimes sont impliquées, a indiqué, jeudi, l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes (IEFH), qui s'était porté partie civile.
L'Institut avait reçu, en juin 2021, un signalement anonyme indiquant l'existence d'au moins dix sites internet permettant, voire encourageant, la diffusion non consentie d'images à caractère sexuel de personnes.
L'enquête a montré qu'il s'agissait de l'oeuvre d'un Sprimontois de 40 ans. L'individu avait en outre créé des montages réalistes - fabriqués de manière à laisser croire que les images sont réelles - représentant une femme de son entourage dénudée (deepnudes).
Le tribunal a jugé que l'homme poursuivi était coupable de diffusion non consentie de contenus à caractère sexuel avec intention méchante et dans une logique de profit. En effet, l'individu diffusait en outre des images sur une plateforme payante.
Pour la création des deepnudes, le tribunal a retenu l'infraction de voyeurisme.
Le prévenu a été condamné à une amende de 1.600 euros assortie d'une peine de probation autonome de deux ans. Il a également dû indemniser l'IEFH à hauteur d'un euro symbolique.
En cas de non-respect de ses conditions probatoires, notamment un suivi psychologique et l'absence d'infractions tierces, une peine de 18 mois d'emprisonnement est prévue.
"Ce verdict marque une étape supplémentaire dans la lutte contre les violences sexuelles en ligne. En effet, cette problématique qui touche un nombre croissant de personnes entraîne des conséquences dévastatrices tant sur le plan personnel qu'au niveau professionnel", explique l'IEFH, qui rappelle, à cet égard, l'existence de son site internet dédié qui permet de mieux reconnaître les violences sexuelles en ligne et de savoir comment y réagir.