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The Last Dinner Party pimente le rock au féminin

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Theo WARGO

"Parfois, il n'y a que cinq musiciennes dans un festival et elles sont dans notre groupe !": The Last Dinner Party, groupe de rock britannique, fait plus que le job pour le mouvement "More women on stage" ("Plus de femmes sur scène").

Depuis la sortie de leur premier single "Nothing matters" en avril 2023 (plus de 112 millions d'écoutes sur Spotify, plateforme leader du streaming musical), locomotive du premier album "Prelude to ecstasy" paru en février 2024, tout a été très vite.

La tournée mondiale est passée par Rock en Seine, où le quintet fut renforcé par un batteur jeudi, en retrait des cinq musiciennes alignées devant la scène.

Ce festival aux portes de Paris fait l'effort de tendre vers la parité dans sa programmation, avec 45% d'artistes féminines cette année. Mais c'est loin d'être le cas partout.

"Ce n'était pas une position politique de former ce groupe, nous étions amies, on jouait ensemble c'est tout", confie à l'AFP Georgia Davies, bassiste du groupe. "Mais quand nous voyons que nous sommes les seules femmes programmées dans certains festivals au milieu d'une centaine d'artistes masculins, c'est une chose qui s'impose à nous".

"J'espère que notre parcours inspire les jeunes femmes pour créer leur groupe", ajoute la bassiste. "Et que ça inspirera des maisons de disques pour signer des groupes de femmes, de personnes non binaires", rebondit Aurora Nishevci, chargée des claviers, assise à ses côtés avant leur passage sur scène.

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L'image du groupe imprime déjà les rétines. "Pour le premier anniversaire de +Nothing matters+, les fans ont fait une vidéo et il y en avait qui avaient des rubans au bout du manche de leur basse et c'est ce que je fais", se réjouit Georgia Davies.

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Kirill KUDRYAVTSEV

"Vous le ressentez parfois avec la façon dont nos fans s'habillent pour rejouer nos chansons sur les réseaux, s'inspirant de ce que nous avons créé", note aussi Aurora Nishevci. Les robes victoriennes (encore deux beaux modèles portés à Rock en Seine par la chanteuse Abigail Morris et la bassiste) contribuent à leur aura.

Les groupes de rock féminins marquants ne sont pas si nombreux quand on cherche à les citer rapidement. On pense à The Runaways (dont s'échappera en solo Joan Jett) dans les années 1970, The Go-Go's dans les années 1980 ou encore L7 dans les années 1990.

Mais la plus grande victoire de The Last Dinner Party, dont les membres sont dans leur vingtaine, est surtout d'être considéré comme un groupe majeur, sans question de genre.

"C'est un groupe qui a fait un grand bout de chemin auprès du public, mais aussi des médias. Elles sont portées par une vraie force collective qu'on retrouve et qu'on ressent sur scène", détaille pour l'AFP Matthieu Ducos, directeur de Rock en Seine.

- Maturité -

"Il y a une maturité qui se dégage du groupe, qui est vraiment impressionnant pour des si jeunes artistes".

Programmé en milieu d'après-midi jeudi à Rock en Seine, la formation a attiré une assistance fournie, qui connaissait le répertoire.

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Lionel BONAVENTURE

Maintenant, il faut se mettre à écrire un second album, souvent décrit dans le milieu musical comme le plus difficile, surtout si le premier a été salué par la critique et le public comme c'est le cas ici.

"Je ne pense pas que nous voulons le faire super différent du premier. Mais je pense qu'il sera différent parce que nous sommes différentes aujourd'hui. Nous avons absorbé de la nouvelle musique et nous sommes allées à de nouveaux endroits", commence Georgia Davies. La bassiste et sa complice aux claviers ont notamment été marquées par leur passage en tournée au Japon.

Les fameuses robes victoriennes pourraient bien être remisées au placard à l'avenir. "Comme nous l'avons dit depuis le début, nous ne voulons pas juste être dans une seule catégorie. Nous voulons toujours évoluer, changer. Comme d'autres artistes, comme Bowie, l'ont fait", conclut Aurora Nishevci.

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