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Franglish, rappeur touche-à-tout, entre nouvel album et conquête des Etats-Unis

Avec ses morceaux dansants à la confluence du rap, de l'afro et du R'n'B, Franglish a conquis le public français et se fixe un objectif en 2024: faire voyager sa musique et son nouvel album, notamment aux États-Unis.

"2023 a été l'année de la révélation (...) Je sens qu'on passe un cap", lance d'emblée l'artiste aux textes de "lover" dans un entretien à l'AFP.

Le rappeur et chanteur de 29 ans, au milliard d'écoutes en streaming, a dévoilé à ses fans la sortie de "Prime", 4ème album studio attendu vendredi, dans un Accor Arena, à Paris, rempli mardi soir.

R'n'B, afro, pop, soul: Franglish passe d'un registre à l'autre, une recette qu'il éprouve dans "Prime", comme depuis ses débuts en 2013, tout en gardant un pied dans le rap.

"Je ne me pose pas de limites", étaye ce fils d'un musicien de rumba congolaise.

Dragueur et insolent dans son nouveau disque, il affectionne aussi les ambiances plus feutrées, comme dans "Madre Mia", dédié à sa mère décédée.

S'il est habitué à distiller des collaborations avec des artistes français ou internationaux (une quinzaine l'année dernière), il n'y a aucun "featuring" sur les 12 titres de ce nouvel album.

"J'avais envie de me confirmer seul avec mon identité, mon empreinte vocale, mes différents styles", confie celui qui a collaboré avec Kaaris, la star congolaise Fally Ipupa, Matt Pokora ou encore Dadju, avec qui le titre "C'est plus l'heure" lui a donné un coup de projecteur en 2016.

- S'exporter -

Le pays de l'Oncle Sam est désormais dans le viseur de celui dont le pseudonyme vient du mélange du français et de l'anglais dans ses morceaux.

Après le festival Afro-Nation à Miami en 2023 aux côtés de stars africaines, Gédéon Mundele Ngolo, de son vrai nom, prépare une tournée, annoncée prochainement, de cinq dates à New York, Washington, Los Angeles, Miami et Atlanta.

Gims, Booba, MHD, OrelSan... S'exporter et se produire dans le berceau du rap est le privilège d'une poignée de tricolores.

"On a réussi à s'élargir et avoir un public aux États-Unis", s'avance le Parisien, impassible derrière ses lunettes de soleil, avant de reconnaître que les Américains, "négligents", ne s'intéressent pas tant aux artistes français, "à part pour la Fashion week".

Pour l'aider dans cette difficile conquête, il s'appuie sur deux collaborations fructueuses avec des rappeurs nord-américains de premier plan.

Un exercice souvent onéreux (Lil Baby, qui a collaboré avec la superstar tricolore Ninho, réclame 100.000 dollars pour un couplet) et propice au fiasco musical et commercial.

Mais "My Salsa" en 2020 avec le Canadien Tory Lanez (qui figure sur son premier album) est single de diamant, avec notamment 45 millions de vues sur YouTube, et "Okay" en 2021 avec l'Américain Tyga cumule 8,5 millions d'écoutes sur Spotify.

- Textes en anglais -

Le rappeur cultive son bilinguisme et l'affiche dans des morceaux comme "Glish vs Glish" en 2021, question-réponse entre son double anglophone et lui-même.

"A mes débuts, je n'arrivais pas à faire des textes en français parce que j'étais trop inspiré par le rap américain", se souvient celui qui a grandi dans le XXème arrondissement de Paris.

Né d'un père congolais et d'une mère togolaise, il apprend l'anglais via les textes de Tupac, les séries sous-titrées et un séjour d'un an à Londres.

Autre passion de Franglish: la danse, qu'il pratique dans ses clips et lors de ses concerts, inspiré par l'Américain Chris Brown.

Ces derniers mois, il se préparait à participer à l'émission "Danse avec Les Stars", diffusée sur TF1, mais il n'a finalement pas été retenu pour la saison 13.

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