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Le permis de conduire à points ne verra pas le jour lors de cette législature. Les socialistes et les libéraux wallons s'y opposent. Sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, des représentants du PS et du MR font face à des représentants de la N-VA et d'Écolo qui eux, sont pour.
540. C'est le nombre de personnes tuées sur les routes belges en 2022. Pour voir ce nombre diminuer, les partis flamands et Écolo proposent l'instauration d'un pays à points, comme c'est le cas dans nos pays voisins. Ce n'est pas la première fois que cette mesure est proposée et elle ne sera toujours pas approuvée lors de cette législature. En cause: les refus du MR et du PS.
Laurence Zanchetta, députée fédérale socialiste estime qu'il faut mettre l'accent sur la sensibilisation. Sur le permis de conduire à points, elle dit ceci: "C'est un outil qui ne fonctionnera pas tout de suite et sur lequel nous avons besoin d'éclairage. Pour le moment, il n'y a pas de plus-value." Jacqueline Galant, députée wallonne libérale, qui n'est pas non plus favorable à la mise en place d'un permis de conduire à point remet aussi en question l'utilité immédiate de ce dernier: "C'est un outil, pas une solution miracle." Pour appuyer son propos, elle met en avant la situation française où des personnes qui ont perdu tous leurs points roulent sans permis. Sa proposition pour diminuer le nombre de victimes sur les routes: "Des sanctions effectives et à la hauteur du drame. Quelqu'un qui tue une autre personne parce qu'il a trop bu ou qu'il va trop vite, mérite la prison."
Moins 50% de décès en France
Du côté de la N-VA, Kathleen Depoorter, députée fédérale, estime, au contraire, que "le permis à point est un instrument idéal". Elle explique: "Il y a eu plein d'études, notamment de Vias, qui démontrent qu'avec ça, on pourrait sauver, en Flandre, au moins 100 vies (NDLR: par an, soit près d'un tiers des chiffres actuels)". Jacqueline Galant rétorque en affirmant que le permis de conduire à points "n'est pas efficace s'il n'y a pas plus de contrôles". Elle prône plutôt une "banque de données avec toutes les personnes qui ont commis une infraction grave" pour lutter contre les multirécidivistes.
Les estimations de la sécurité routière française, relayées par Christophe Giltay, semblent pourtant donner raison à Kathleen Depoorter. Chez nos voisins, le permis de conduire à points existe depuis 1992 et le nombre de morts sur les routes aurait diminué de moitié après cette date. Pour forcer le débat au niveau belge, la N-VA a proposé aux écologistes la formation d'une majorité alternative. Olivier Vajda, député fédéral Écolo présent sur le plateau, n'est pas favorable à cette proposition. Dans l'état actuel des choses, le permis de conduire à points en Belgique, ce n'est pas pour tout de suite.