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Les élevages de porcs menacés par l'augmentation des prix: "Il nous manque 50 cents/kilos pour pouvoir vivre"

L'industrie alimentaire et les agriculteurs sont directement touchés par la guerre en cours en Ukraine. C'est aussi vrai pour les éleveurs de porcs qui éprouvaient déjà des difficultés. Les animaux se nourrissent essentiellement de céréales. Or, leur prix a quasi doublé.

L’exploitation porcine de Benoit Renkens est confrontée à d’importantes difficultés économiques. En cause: l’augmentation du prix des aliments, dont se nourrit le bétail. 

En l’espace de quelques semaines, le prix de certaines céréales est passé de 320 à 550 euros la tonne. "Si ça continue, voilà ce qu’on va continuer de faire : fermer la porcherie", indique l’éleveur. Le tout, sans aucune répercussion ou presque, sur le prix de vente des porcs. "On n’a pas le choix, on vend les porcs 1€50, et on va devoir les vendre 2€. Il nous manque 50 centimes au kilo pour pouvoir vivre de notre travail." En plus de la nourriture, le prix de l’énergie représente un défi supplémentaire.



Dans cette porcherie dédiée à la maternité, la température doit être maintenue à 23 degrés pour assurer la viabilité des porcelets. Benoit est obligé de vendre ses porcs à perte, car il dépend de ceux qui lui fournissent la matière première mais aussi des acheteurs, qui fixent à terme les prix de vente.

"C'est de la folie!" 

Pierre est l’un de ses fournisseurs. Ce mélange de blé, de maïs et d’orge, Pierre le vend à prix d’or, depuis l’invasion russe en Ukraine. "C’est juste de la folie ! Les céréales c’est vendu x2: on est passé de 200€ à 400€. On est obligé de répercuter le prix sur la clientèle. On en est vraiment désolé, mais on n’a pas le choix."

Et cet éleveur en est conscient, c’est la survie de son exploitation qui est en jeu. "On va nous dire c’est fini, de mettre la clé sous paillasson, je n’espère pas, j’aime vraiment mon métier, c’est une passion mais faut qu’on puisse en tirer des revenus, qu’on ait une vie de famille derrière."

Heureusement, l’exploitation dispose d’un petit point de vente où les consommateurs peuvent directement venir s’approvisionner. Ce magasin permet d’assurer un minimum de revenus.

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