Partager:
"Ne vous détendez pas trop vite car le danger n'est pas encore écarté", ont averti toutes les universités flamandes et leurs hôpitaux dans une lettre ouverte publiée le 3 juin dernier. L'une des personnes à l'origine de cette lettre était présente sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, Herman Van Goethem, président du Conseil d'Administration de l'UZA et Recteur de l'UAntwerpen. "Nous sommes tous très contents des effets de la vaccination, a-t-il confié. Il y a une scène de liberté qui s'offre. Le message général du gouvernement est optimiste. Mais je pense quand même qu'on a besoin d'un feu clignotant. Faites attention, la descente est dangereuse dans le sens que, par exemple, plus de la moitié des infections en Belgique d'ici fin juin sera due au variant indien." Il explique ensuite que ce variant indien est "bien plus contagieux et bien plus dangereux". Son message est donc "faites attention".
"Cette montée dépend du comportement des gens"
Présent sur le plateau, Nicolas Franco, chercheur en modélisation mathématique à l'Université de Namur et de Hasselt, a confirmé ce message en expliquant un graphique réalisé par son équipe. "Ce qu'on voit, c'est que tout va très bien pour l'instant, mais il faut s'attendre à une augmentation de la transmission. On s'attend à une petite remontée au niveau des hospitalisations." Selon lui, cette remontée ne sera pas "catastrophique" car "elle pourrait être absorbée par les hôpitaux sans problème. Mais cette montée va dépendre d'une grande incertitude puisqu'elle dépend du comportement des gens. Si les gens se comportent moins bien qu'en septembre, ça pourrait être pire".
AstraZeneca efficace ?
Pour Frank Vandenbroucke aussi, la prudence reste de mise "pour ne pas gâcher ce qu'on a acquis". Le vie-Premier ministre, ministre des Affaires sociales et de la Santé publique (Vooruit). "On a cette baisse spectaculaire et très positive aujourd'hui des hospitalisations et c'est la combinaison de la vaccination, mais aussi l'observation, faite par nos scientifiques qui intègrent cela dans leurs modèles, que le comportement des gens est resté en moyenne très prudent (…) Ce n'est pas nécessairement qu'ils respectent toutes les règles, mais il y a un bon sens de prudence qui est intégré dans notre vie quotidienne et il faut maintenir cela."
Outre cette prudence, il y a également la vaccination. Le vaccin AstraZeneca est-il vraiment efficace contre le variant indien? Une étude disait en effet qu'une seule dose ne suffisait pas pour qu'il le soit, comme l'explique Christophe Deborsu. Le ministre de la Santé publique a répondu: "Ce qui est important, c'est de savoir qu'une seule dose d'AstraZeneca, ça ne marche pas. Il faut deux doses. Jusqu'ici, il semble que ça a un impact très important, mais il est peut-être trop tôt pour le dire. Le message le plus important, c'est qu'il faut deux doses." Le ministre ajoute qu'il s'est "battu au sein du gouvernement fédéral et du codeco" pour que ces deux doses soient reconnues comme une "vaccination complète pour les voyages, les grands festivals…", quand il s'agit d'un vaccin pour lequel deux doses doivent être administrées.