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A l'annonce de la défaite, les partisans de Marine Le Pen laissent éclater leur colère: "Saloperie! Ordure! Bande d'en*****!"

Des "Marine! Marine!" pour tenter d'y croire jusqu'au bout, avant une bronca quand apparaît le visage d'Emmanuel Macron: réunis autour de Marine Le Pen dimanche soir à Paris, ses partisans racontent leur déception, leur ras-le-bol du "système" et promettent de "continuer le combat".

"Les Français ne comprennent rien, ils vont avoir ce qu'ils méritent", s'agace Olivier Mondet, dès l'annonce de la défaite de sa championne. "Pendant cinq ans on va encore souffrir et accueillir un peu plus de gens de partout, moi, je suis Français", souligne ce cadre infirmier de 62 ans. "Saloperie!", hurle une militante FN envers le nouveau président élu qui apparaît à l'écran dans un local à Hénin Beaumont, où Marine Le Pen a enregistré 67,15% des voix. "Ordure!", entend-on également dans cette foule, qui laisse échapper un "Bande d'enc****!", adressé à celles et ceux qui ont voté Macron.

Tenue noire et blanche, Marine Le Pen arrive rapidement sur l'estrade du Pavillon d'Armenonville à la lisière du bois de Boulogne, où se tient la soirée électorale de la candidate d'extrême droite. Vers 20H10, elle apparaît, les yeux un peu humides, mais combative. Les applaudissements retentissent quand elle promet de poursuivre son "engagement pour la France et les Français", avant une Marseillaise a capella.

"On est déçus", confie à l'AFP son directeur de cabinet Renaud Labaye. "Le système est encore puissant, il y a eu un avant et un après premier tour, avec toutes les forces médiatiques et associatives qui n'ont pas intérêt à ce que les choses bougent", peste-t-il.

Le champagne "Marine présidente" avait déjà été débouché avant l'annonce du résultat. Mais l'ambiance n'est pas à la fête, même si Marine le Pen a obtenu environ 8 points de plus qu'en 2017.

Davy Bailleu, 25 ans, costard et baskets, est "très déçu car les Français n'ont toujours pas compris. Mais il faut continuer à y croire, notre score a augmenté. Marine a su trouver les mots pour nous rebooster pour les législatives", dit ce militant de Denain (Nord), dans la circonscription du député Sébastien Chenu.

Sur l'estrade, Marine Le Pen évoque la "recomposition" politique future, dans toutes les têtes.

"Pas d'alliance" 

Dans la salle, le Franco-Ivoirien Habib Sanogo est persuadé que Marine Le Pen doit y jouer le premier rôle, malgré ses trois défaites successives à la présidentielle.

"Le paysage politique, dans cinq ans, sera complètement différent. La gauche et la droite se chercheront un leader, LREM aussi, la seule figure qui va rester là avec un programme auquel on est habitué, c'est elle", insiste-t-il.

Quid d'Eric Zemmour, le rival d'extrême droite, qui est intervenu à la télévision pour dire "qu'hélas c'est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen", du père Jean-Marie à sa fille Marine ?

Aux législatives, "il n'y aura pas d'alliance (avec Zemmour), sauf cas particuliers", balaye Renaud Labaye.

Jus de pomme à la main, l'eurodéputé Thierry Mariani ne dit pas le contraire et souligne l'importance du scrutin de juin. "On devra dire à tous les gens qui ont voté pour nous d'éviter qu'il (Macron) ait les mains totalement libres".

Lui aussi s'en prend au "système" qui est "bloqué" pour la présidentielle: "tout se ligue pour que le camp des patriotes n'accède pas au pouvoir. A chaque fois, c'est le même scénario".

Est-ce la dernière campagne présidentielle de Marine Le Pen ? "Je ne l'espère pas", répond le maire RN de Fréjus David Rachline. Le résultat "est une progression notable par rapport à 2017, nous sommes la seule et unique force d'opposition au gouvernement Macron. On a déjà investi 450 candidats pour les législatives, il y a une CNI (commission d'investiture) dans la semaine. Le RN est déjà au travail", assure-t-il.

Dans la salle, un partisan... d'Eric Zemmour, qui a fait campagne pour Le Pen pendant l'entre-deux-tours, espère pourtant une "union de la droite aux législatives", à Caen où il milite en Normandie.

Vers 20H40, Marine Le Pen descend dans la salle pour faire des selfies, au milieu d'une cohue indescriptible. Un militant essaye péniblement de l'approcher. "J'essaye de vous atteindre mais je n'y arrive pas", lui glisse la candidate malheureuse, avant une accolade.

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