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La Française Mélina Boughedir, jugée pour "terrorisme" en Irak, s'est défendue mercredi d'adhérer à l'idéologie du groupe Etat islamique (EI) au premier jour de son procès à Bagdad, a constaté un journaliste de l'AFP.
La jeune femme de 27 ans, mère de quatre enfants, risque la peine capitale pour appartenance à une organisation "terroriste".
Arrêtée durant l'été 2017 à Mossoul, ancienne "capitale" irakienne de l'EI dans le nord du pays, Mélina Boughedir avait été condamnée en février dernier à sept mois de prison pour entrée "illégale" en Irak et devait initialement être expulsée vers la France.
Mais la cour de Cassation irakienne avait réexaminé le dossier et estimé qu'il ne s'agissait pas d'une simple entrée illégale "car elle savait que son mari allait rejoindre" l'EI et l'avait suivi "en connaissance de cause", selon une source judiciaire.
Au premier jour de ce nouveau procès mercredi, le président du tribunal lui a demandé où était son mari. "Un jour, il est parti chercher de l'eau et il a disparu, je ne sais rien à son sujet", a-t-elle répondu.
A la question de savoir si elle croyait dans l'idéologie de l'EI, elle a dit: "non pas du tout, et c'est aussi le cas de beaucoup de femmes étrangères mariées à des hommes de Daech (acronyme de l'EI en arabe)".
Le président lui a montré une série de photos en lui demandant d'y reconnaître diverses personnes, dont une sur laquelle on la voit. Il lui a lancé: "Pour une personne qui affirme avoir été forcée de venir en Irak car votre mari menaçait de prendre vos enfants, vous avez l'air très décontractée".
"J'étais chez moi et la photo a été prise par mon mari", a-t-elle répondu.
"Je veux retrouver mes enfants qui ont été envoyés en France", a encore lancé la jeune femme dont trois de ses enfants ont été rapatriés après son arrestation.
La prochaine audience a été fixée au 3 juin à la demande du nouvel avocat de la Française, un Irakien choisi par la famille.
Une autre jihadiste française, Djamila Boutoutaou, a été condamnée le 17 avril à la prison à perpétuité pour appartenance à l'EI par un tribunal irakien, devant lequel elle a plaidé avoir été dupée par son mari.
Depuis le début de l'année, plus de 280 jihadistes étrangères ont été condamnées à mort où à la prison à vie par les tribunaux de Bagdad, selon une source judiciaire.