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Le blocage de l'activité gazière des sites de General Electric à Belfort et Bourogne (Territoire de Belfort), visés par un vaste plan social, s'est poursuivi jeudi, dans l'attente d'une nouvelle rencontre vendredi avec la direction, ont indiqué les syndicats dans la soirée.
L'intersyndicale doit rencontrer vendredi Patrick Mafféïs, vice-président des opérations industrielles de GE Power Europe, à 10H00 à Danjoutin, à quelques kilomètres de Belfort, a indiqué l'intersyndicale à l'AFP.
"GE souhaite que cette réunion permette le déblocage des sites de Belfort et Bourogne, préjudiciable tant aux salariés qu'à l'entreprise, ainsi que la venue des représentants du personnel dans le cadre du processus formel de négociation", a souligné jeudi la direction de GE Power.
Les représentants du personnel feront ensuite part de ces discussions aux salariés lors d'une assemblée générale prévue sur le site GE de Belfort vers 14H00, a précisé une source syndicale. Ils décideront alors de la suite du mouvement.
Jeudi "tous les ateliers de production à Belfort sont occupés et à Bourogne le site est inaccessible, aux entrées comme aux sorties", a indiqué à l'AFP le délégué CGT, Cyril Caritey. Une assemblée générale dans la matinée à Belfort avait rassemblé environ 500 à 600 personnes, selon les syndicats.
Dans l'après-midi, l'intersyndicale a rencontré "un certain nombre de responsables de services" pour "discuter du fond de (son) projet alternatif (au plan social, NDLR)".
"On comprend bien qu'on ne pourra pas renverser complètement la vapeur, que le groupe est dans une démarche de restructuration assez profonde. Ce qu'on met sur la table, c'est un plan de départs volontaires, un plan +seniors+ à 36 mois qu'on évalue à 200 personnes, plus un certain nombre de volontaires", a détaillé l'élu Sud Alexis Sesmat.
L'intersyndicale souhaite qu'un effectif minimal de 1.500 personnes soit maintenu, un "seuil critique", selon M. Sesmat, pour pérenniser l'activité turbines à gaz de GE.
Elle demande également le maintien à Belfort des centres de décision pour les turbines 50 Hz, conformément à l'accord signé en 2014 entre l'Etat français et GE, au moment du rachat des activités énergie d'Alstom.
Le groupe américain, qui emploie quelque 4.300 salariés à Belfort, dont 1.900 dans l'unité qui fabrique les turbines à gaz, a annoncé en mai un plan de restructuration prévoyant la suppression de près de 1.050 postes en France, dont 792 dans le site belfortain.
La direction de GE à Belfort s'est dite toutefois "disposée" à réduire de 150 au maximum le nombre de postes supprimés dans ce site, "sous réserve" de discussions formelles avec les instances représentatives du personnel.
Le blocage de la production avait débuté mardi matin. Près de 300 salariés, selon les syndicats, avaient alors paralysé le processus de production d'une turbine à gaz 9HA, la plus puissante du monde, pour protester contre le plan de la direction.
Ce mouvement s'était ensuite étendu aux autres ateliers de fabrication des turbines à gaz à Belfort et Bourogne.
Une grande manifestation de soutien aux salariés de GE doit se tenir le samedi 19 octobre à Belfort.