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Catherine Fonck, cheffe de groupe CDH à la Chambre, a répondu aux questions de Fabrice Grosfilley ce matin dans l'invité de 7h50 sur Bel RTL. Elle est revenue sur la campagne de vaccination actuelle, lancée officiellement le 5 janvier en Belgique. Depuis, 13.000 personnes ont été vaccinées la semaine dernière. Hier, la ministre wallonne de la santé, Christie Morreale, annonçait 35.000 personnes vaccinées pour la semaine prochaine.
Fabrice Grosfilley : Ce sont de bons chiffres ?
Catherine Fonck : Quand on se compare aux autres pays, y compris en Europe, on se rend compte qu'on est extrêmement lent et très en retard.
On est quand même plus rapide que la France. Et puis si on compare la Wallonie à la Flandre, on remarque que la campagne de vaccination est plus rapide en Wallonie.
Oui, mais regardez un petit peu l'Allemagne, l'Espagne, le Portugal, l'Estonie, la Slovaquie, sans parler d'Israël qui a vacciné 20% de sa population. Soyons très clair : on doit accélérer, parce que c'est une véritable course contre la montre avec ce virus. La première semaine, ils ont dit que c'était une semaine test. On a vacciné 700 personnes sur 10.000 doses reçues. Mais la semaine dernière, on a reçu plus de 80.000 doses, et on a vacciné que 20.000 personnes. Quand je vois que toutes ces doses sont stockées dans des congélateurs, je me dis que ça ne sert à rien... Alors, peut-être que dans les maisons de repos, on ne peut pas aller plus vite, mais ces 60.000 doses auraient dû être utilisées, ne serait-ce que pour le personnel soignant, ou les personnes de plus de 65 ans qui ne sont pas en maison de repos.
Catherine Fonck, vous parliez aussi de ne pas vacciner tout le monde, dans les maisons de repos, mais seulement certaines personnes. Pourquoi ?
J'avais proposé qu'on puisse d'abord vacciner les personnes qui ne sont pas immunisées contre le virus. L'objectif est de protéger le maximum de gens pour atteindre l'immunité collective le plus vite possible. Vacciner dans un deuxième temps les personnes qui ont déjà des anticorps naturels contre la maladie, ça permet d'augmenter plus vite le taux d'immunité, et atteindre plus vite l'immunité collective, éviter des décès, et rouvrir certaines activités plus rapidement.
Ce que vous proposez, c'est qu'on soit testé avant d'être vacciné. Et si on a des anticorps par rapport au virus, si on est immunisé, on repousse la vaccination à une date ultérieure, c'est ça ?
Oui, d'autant plus que les dernières études montrent que si on a des anticorps naturels, on peut les garder environ 8 mois.
Ça risque d'être complexe, d'un point de vue logistique : il faut faire des tests, faire un tri, demander à certains de revenir plus tard...
Clairement oui. Mais en maison de repos, ce sera plus simple à mettre en place, puisque les personnes sont sur place. Ce ne sera pas une si grande logistique, si on veut vraiment s'y mettre.