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Chaque Etat attribue un certain nombre de grands électeurs. Avec ceux déjà déterminés, Joe Biden compte actuellement 264 grands électeurs et Donald Trump 214. Il en faut 270 pour accéder à la Maison Blanche.
À Portland, forces de l'ordre contre manifestants d'extrême gauche
Des forces de la police et de la Garde nationale de l'Oregon ont pourchassé mercredi soir des centaines de manifestants d'extrême gauche dans le centre de Portland et ont procédé à au moins dix arrestations. Cette ville du nord-ouest des Etats-Unis qui est le théâtre de manifestations depuis l'été a été placée en alerte renforcée par la gouverneure de l'Oregon, Kate Brown. Elle a prolongé un état d'urgence instauré pour la nuit de l'élection présidentielle pour prévenir des manifestations violentes.
Le bureau du shérif du comté de Multnomah a déclaré que la situation de "violence généralisée" qui prévalait correspondait légalement à une émeute, après l'arrestation d'un homme soupçonné d'avoir lancé un cocktail Molotov.
Il a averti à plusieurs reprises que les forces de l'ordre pourraient employer des munitions et du gaz lacrymogène. "Le rassemblement dans le centre de Portland est considéré une situation d'émeute. Quittez la zone immédiatement", a annoncé le bureau du shérif sur Twitter vers 20h30 heure locale (04h30 GMT).
La soirée avait commencé par une marche pacifique de trois heures rassemblant 400 personnes dans le cadre du mouvement "Black Lives Matter" contre le racisme et les violences policières, avec à sa tête une demi-douzaine de personnes équipées de fusils d'assaut, de couteaux et d'un fusil.
Les manifestants s'échangeaient les dernières nouvelles électorales à mesure qu'elles tombaient. "J'ai entendu que Trump est en tête maintenant", s'est inquiété un organisateur, Ty Ford, 20 ans. "Ça va être l'émeute. Quand ça se saura, ça va devenir dingue".
L'atmosphère s'est parfois détendue quand les manifestants ont tenté de convaincre des habitants les regardant depuis leurs fenêtres de les rejoindre dans la rue.
À New York, des manifestations dans le calme
Des milliers de partisans de Joe Biden ont défilé mercredi soir à New York, pour demander que "tous les bulletins de vote soient comptés", alors que des supporters de Donald Trump manifestaient à Detroit, dans le Michigan, pour exiger au contraire l'arrêt du dépouillement dans cet Etat-clé.
La manifestation new-yorkaise s'est déroulée dans le calme et a réuni des gens de tous âges, qui ont descendu la 5e Avenue a constaté l'AFP. Dans ce bastion démocrate qu'est New York, les participants étaient des partisans du candidat démocrate Joe Biden, même si aucun ne se risquait à revendiquer la victoire du démocrate à la présidentielle pour l'instant. "Donald Trump a revendiqué la victoire avant que chaque vote ait été comptabilisé et notre message est que ce n'est pas acceptable. Mais je n'ai pas peur, nous allons arrêter ça", a indiqué à l'AFP Sarah Boyagian, 29 ans, une des organisatrices de ce rassemblement sous étroite surveillance policière.
Les pro-Trump manifestent pour un arrêt des comptages
La manifestation à Detroit, à l'extérieur du centre où se poursuivait le dépouillement des bulletins, était particulièrement tendue, selon un photographe de l'AFP et des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Aux cris de "Arrêtez de compter", des centaines de manifestants pro-Trump demandaient à ce que le dépouillement s'arrête et à pouvoir assister au dépouillement, après que Donald Trump eut annoncé un recours pour stopper le comptage dans cet Etat.
Les médias américains ont annoncé mercredi après-midi que le Michigan avait été remporté par Joe Biden, rapprochant le démocrate des portes de la Maison Blanche. Des vidéos sur les réseaux sociaux montraient les manifestants, poing levé, empêchés d'entrer dans le centre de dépouillement par des policiers. Selon le Detroit Free Press, les manifestants, initialement pro-Trump, ont été rejoints par des partisans de de Joe Biden, contribuant à accentuer les tensions.
A Phoenix, en Arizona, plusieurs dizaines de sympathisants de Donald Trump ont manifesté dans la soirée, dans une ambiance tendue, devant un bureau de dépouillement des bulletins de vote.
"On est loin d'une guerre civile"
Invité sur le plateau du RTL INFO 13h, Régis Dandoy, politologue à l'ULB, a commenté ces tensions. Selon lui, "cela reste très calme". "Certains observateurs avaient prédit de la violence dans les rues, des manifestations, des émeutes, voire une guerre civile… Je pense qu'on en est loin. Les Américains se sont réveillés relativement pacifiquement hier matin, malgré le fait qu'on n'ait pas de nouveau président. Il faut préciser aussi que même si on a une image des États-Unis comme étant un pays où il y a une certaine violence interpersonnelle ou sociale, il y a très peu de violences politiques. Les tensions, si elles existent, sont surtout au niveau des élites politiques, entre les différents partis et les différents candidats. Il y a peu de craintes d'avoir véritablement plus de violences dans les prochains jours au niveau de la rue."
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