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Des dizaines de milliers de combattants syriens supplétifs d'Ankara ont été mobilisés pour participer à une offensive turque qui semble imminente contre une milice kurde dans le nord de la Syrie, a indiqué mercredi un de leurs porte-parole.
Les combattants, venus pour la plupart de zones contrôlées par la Turquie dans le nord-ouest de la Syrie à la faveur de deux précédentes offensives en territoire syrien, ont été regroupés dans un ancien camp de réfugiés dans la localité frontalière d'Akçakale.
Ces combattants appartiennent à des factions regroupées au sein de l'Armée syrienne libre (ASL), une coalition de groupes armés, financés, et entraînés par Ankara.
Selon Abdelrahmane Ghazi Dadeh, porte-parole d'Anwar al-Haq, une petite faction de l'ASL, au moins 18.000 combattants doivent participer dans un premier temps à l'offensive turque attendue.
"8.000 combattants doivent participer à l'opération sur l'axe de Tal Abyad et 10.000 autres sur l'axe de Ras al-Aïn", a déclaré M. Dadeh à des journalistes à Akçakale.
Selon lui, un nombre non encore déterminé de combattants de l'ASL sont aussi appelés à participer à l'offensive sur un éventuel troisième axe, celui de Kobané.
Tal-Abyad, Ras Al-Aïn et Kobané sont trois localités du nord-est de la Syrie contrôlées par les Unités de Protection du Peuple (YPG), une milice kurde considérée comme terroriste par Ankara, mais alliée des Etats-Unis dans la lutte antijihadiste.
Selon M. Dadeh, des officiers de l'ASL accompagnés par des militaires turcs ont effectué mercredi une tournée d'inspection à la frontière dans le cadre des préparatifs de l'assaut attendu.
"Il y a 99% de chances pour que l'offensive soit lancée cette nuit", a estimé M. Dadeh.
Le président américain Donald Trump a semblé donner son feu vert dimanche à une telle opération avant de revenir sur ses propos et d'assurer que les Etats-Unis n'avaient "pas abandonné les Kurdes", qui ont joué un rôle crucial dans la défaite militaire du groupe Etat islamique (EI) en Syrie.
Anticipant une incursion, les autorités semi-autonomes kurdes en Syrie ont appelé mercredi à "une mobilisation générale pendant trois jours".