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Des chercheurs, emmenés par le professeur de l'UCL Olivier Feron, ont découvert comment maîtriser le développement de tumeurs cancéreuses grâce à une molécule qui inhibe leur absorption de glucose et de lactate, des nutriments qui leur permettent de croître. Mais leur découverte ne s'arrête pas là. Les chercheurs ont également observé que cette molécule limitait aussi la consommation d'oxygène des cellules cancéreuses, ce qui augmente l'efficacité de la radiothérapie, indique l'UCL dans un communiqué.
Ces résultats ont été publiés vendredi dans la revue scientifique Nature Communications et pris en connaissance par nos journalistes Céline Gransard et Regjep Ahmetaj auprès du professeur Olivier Feron.
Une molécule qui empêche d'absorber le glucose et le lactate
Les chercheurs avaient déjà montré qu'à côté du glucose, les cellules cancéreuses pouvaient se nourrir de certains déchets métaboliques produits soit ailleurs dans la tumeur, soit dans des organes sains, puis véhiculés par le sang jusque dans la tumeur. Le lactate est ainsi produit par nos muscles en action, notamment. Les scientifiques travaillent depuis plusieurs années pour comprendre ce qui, dans une tumeur, détermine l'utilisation préférentielle de l'un ou l'autre nutriment. Leurs recherches visent à identifier une cible thérapeutique unique capable d'empêcher les cellules cancéreuses de s'adapter soit au glucose soit au lactate.
Cette cible thérapeutique, les chercheurs l'ont aujourd'hui identifiée: il s'agit d'une protéine appelée MPC (pour mitochondrial pyruvate carrier), capable d'inhiber l'absorption de glucose et de lactate par les cellules cancéreuses. Ce faisant, cette molécule limite aussi très significativement l'utilisation d'oxygène par ces cellules, ce qui les rend plus sensibles aux rayons de la radiothérapie. Les travaux des scientifiques montrent dès lors qu'il suffit d'empêcher l'oxygène d'être consommé par la tumeur pour augmenter l'efficacité de la radiothérapie.