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(Belga) Des centaines de jeunes ont affronté la police vendredi à Alger, renvoyant les grenades lacrymogènes tirées par les policiers, mais ont fini par être dispersés à l'issue d'un 8e vendredi de manifestations hebdomadaires qui a fortement mobilisé.
Ces violences sont survenues en marge d'un gigantesque défilé dont les participants ont réclamé le départ du président par intérim Abdelkader Bensalah, après avoir obtenu la démission d'Abdelaziz Bouteflika le 2 avril, après 20 ans au pouvoir. A la fin de la journée, les policiers ont réussi à repousser quelques centaines d'irréductibles qui les affrontaient aux abords du carrefour de la Grande Poste, bâtiment situé au coeur d'Alger, alors que l'essentiel du cortège s'est dispersé dans le calme. Des manifestants se sont interposés entre émeutiers et policiers, scandant "Silmiya" (pacifique). Puis ils ont commencé à nettoyer les rues, ramassant douilles de lacrymogènes et pierres. Alors que le défilé dans la capitale s'est déroulé en majeure partie dans le calme, mais dans une ambiance plus tendue qu'à l'accoutumée, des heurts ont éclaté dès le milieu d'après-midi entre des manifestants et un cordon de police. De premières échauffourées sont survenues sur la Place Maurice-Audin, un des points de passage du cortège chaque vendredi. Les policiers bloquant l'accès à un boulevard ont fait un usage massif de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui ont lancé des pierres. Ce type de heurts avait régulièrement lieu plus tard, en fin de cortège, lors des premières semaines de manifestations, et plus loin des cortèges de manifestants dans l'hypercentre de la capitale. Plusieurs manifestants ont été légèrement blessés par des pierres ou dans les bousculades qui ont suivi, ou indisposés par les gaz lacrymogènes, ont constaté des journalistes de l'AFP. Un officier de la protection civile a indiqué avoir évacué cinq policiers blessés, mais il n'a pas été possible d'avoir de bilan global officiel. Des manifestants interrogés par l'AFP ont rejeté la responsabilité de ces affrontements sur "des voyous" et sur le raidissement de l'attitude la police envers le mouvement de contestation. Le périmètre dans lequel le cortège du vendredi est autorisé à défiler est réduit depuis plusieurs semaines par la police. Les forces de sécurité avaient en outre tenté dans la matinée, pour le premier vendredi depuis le début du mouvement le 22 février, de disperser des manifestants pacifiques dans le centre d'Alger. (Belga)