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Notre équipe s'est rendue dans un magasin de jouets à Gosselies, en plein moment de collecte. De nombreux parents et grands-parents sont présents pour remplir les petits souliers et la hotte. En 2020, tout s’opère bien plus tôt que les autres années. "Je n'avais jamais fait si tôt mes commandes. Elles datent d'octobre. Il n'y a pas le choix", réagit une dame qui fait la file.
Anticiper et grouper. Nombre de familles ont fusionné les listes pour les achats en ligne. "Moi, maman ne sait pas, donc elle m'a demandé de le faire pour elle. Je lui ai donné le code pour aller dans un autre magasin. C'est la débrouille", confie une autre cliente.
On court dans tous les sens
A l'intérieur du magasin, le personnel est en pleine activité. Tels des lutins, onze employés œuvrent, d’un rayon à l’autre, à la place des clients. "On fait beaucoup de kilomètres. J'ai une montre me dit la distance parcourue par jour, on est presque à 10.000", explique Miron Abasyan, responsable des jouets. 10.000 pas, et ce n'est que pour les 3 premières heures de la journée de travail.
Les commandes en ligne grimpent en flèche: dans l'enseigne du magasin que nous avons visité à Gosselies, c'est +70 à +100%. "On court dans tous les sens, parce que les commandes arrivent toutes les minutes. On a le téléphone qui sonne aussi", explique Xavier Lebon, responsable d'un magasin de jouets chez Dreamland.
Internet ne sauve pas le jouet: -50% de chiffre d'affaires chez une grande enseigne belge
Après Gosselies, nos journalistes se sont rendus à Houdeng-Goegnies (La Louvière), au siège central d'une grande marque de magasins de jouets. Là aussi, l'enseigne enregistre environ une commande sur internet chaque minute. C'est quatre fois plus qu'avant.
Pourtant, cette activité en ligne ne fait pas grimper l'activité de l'entreprise. Avec la crise, et malgré l'approche de la Saint-Nicolas, la marque enregistre -50% de chiffre d'affaires. "Internet, chez nous, on n'a pas la force de frappe que pourrait avoir un Amazon ou autre. Donc clairement, on arrive à limiter très très faiblement les dégâts", indique Mohamed Bennis, directeur de l'approvisionnement et de la logistique chez Maxi Toys, qui compte 126 magasins en Belgique.
Comme dans la mode, les produits ne vaudront plus rien
Dans ses stocks, l'entreprise comptabilise 2,14 millions de jouets. C'est 30% en trop par rapport aux autres années. "Les jouets, c'est tendance, c'est licence, c'est série tv. Ce qui veut dire que certains produits, une partie de notre stock, va être difficilement vendable en 2021", précise Alain Hellebaut, président-directeur génral de Maxi Toys. "Que faire?", lui demande alors notre journaliste. "Liquider", rétorque-t-il.
"Comme dans la mode, les produits ne vaudront plus rien, et donc nos clients resteront avec cette marchandise sur les bras. Et donc ils ne pourront peut-être pas payer toute la facture à temps", explique Marc Dhooghe, secrétaire de la fédération belge du jouet.
Le secteur réclame une réouverture
La période est pourtant cruciale pour le secteur. Les deux derniers mois de l'année y représentent 40% du chiffre d'affaires. C’est aussi le moment où les magasins passent les commandes pour Pâques. "Aujourd'hui, on estime que le jouet c'est l'essentiel avec la Saint-Nicolas devant nous. La Saint-Nicolas on ne sait pas décaler les dates. Ça veut dire que, pour nous, rouvrir le secteur du jouet, c'est essentiel", réagit Alain Hellebaut, président-directeur général de Maxi Toys.
Le secteur veut reprendre ses activités en urgence dans une semaine.
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