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Carla, une maman meurtrie, témoigne d’abord de son deuil, un deuil impossible. "C’est tellement douloureux, tellement dur de devoir survivre à un enfant, de devoir enterrer un enfant. On ne met pas des enfants au monde pour les enterrer, et surtout pas d’un accident comme celui-là".
Le 24 juillet 2014, sa fille lui désobéit et va jouer avec une amie sur les rails. "Je lui avais dit, tu ne vas pas jouer dans une gare, tu ne vas jamais à la gare de Groenendael, parce que ce n’est pas la première fois, et on savait qu’il y avait un danger. De toute façon, je lui ai dit, ce n’est pas une plaine de jeux, il y a un magnifique parc à Hoeilaert, tu ne vas pas à la gare. Donc je lui en veux, parce que je l’avais mise en garde, et elle n’a pas écouté. Mais bon, elle n’a pas mesuré le danger. Parce qu’à 12 ans, on ne mesure pas le danger. Elles ont fait des photos, elles sont redescendues sur les voies parce qu’un train arrivait et qu’elles voulaient récupérer leur sac. En attendant à côté du train, qu’il parte, il y en a un autre qui est arrivé, qu’elles n’ont pas entendu".
Une fraction de seconde et c'était fini. Insouciante, du haut de ses 12 ans, Charlotte s'est mise en danger sans réfléchir. "Ça, je veux essayer de faire comprendre, c’est pour ça que je fais ça. C’est toute une famille, tout un cercle d’amis qui est endeuillé, qui a mal, parce qu’un enfant… c’est inacceptable. Mais il faut l’accepter, c’est comme ça". Son histoire, le drame de sa vie, Carla le raconte aujourd'hui, tout simplement, pour que cela n'arrive plus.
L'an dernier, 14 personnes ont perdu la vie en s'aventurant sur les rails ou sur un passage à niveau. "On se rend compte, quand on interpelle, que les personnes qui ont commis cette imprudence de s’introduire sur le domaine ferroviaire, quand on les questionne sur les motivations, ce qu’on constate, c’est prendre un raccourci. Ce qu’on dit, c’est qu’un raccourci ne vaut pas la peine qu’on perde sa vie, réfléchissez bien. Une campagne comme celle-ci, elle vise précisément à marquer. On est vraiment dans un témoignage très humain, ce sont des personnes qui ont été blessées et qui s’adressent à d’autres en disant, vous êtes maître de votre vie, ne courez pas de risques inutiles", explique Frédéric Sacré, porte-parole d'Infrabel.