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"Une mobilisation historique": plus de 60.000 manifestants dans les rues de Bruxelles contre les projets du gouvernement

Une marée humaine, 60.000 personnes selon la police, a défilé jeudi à Bruxelles contre les mesures d'austérité envisagées par le gouvernement du conservateur flamand Bart De Wever, ciblant en particulier le projet de supprimer les départs à la retraite anticipés.

C'était la première journée de mobilisation syndicale depuis l'entrée en fonction le 3 février du nouveau gouvernement, qui hérite des commandes d'un pays ciblé par une procédure de l'Union européenne pour déficit excessif et entend tailler dans les dépenses publiques.

"On n'est pas des citrons", "arrêtez de nous plumer", "taxer les riches c'est pour quand?": les pancartes dans le cortège reflétaient la crainte d'un allongement du temps d'activité sans gain de pouvoir d'achat, et d'un accroissement des inégalités.

Revivez le fil de cette matinée mouvementée ci-dessous.

En direct

Manifestation nationale du 13 février
Le syndicat rouge satisfait de la mobilisation générale

Thierry Bodson souligne que cette "très forte mobilisation" intervient alors que deux récentes manifestations avaient déjà attiré quelque 30.000 mécontents et qu'une grève générale se profile le 31 mars. À ses yeux, cela démontre l'opposition de la population aux mesures annoncées par le gouvernement fédéral tout juste formé.  

"C'est surtout l'aspect des fins de carrière qui est tout à fait inacceptable. Les gens commencent à comprendre qu'il n'y a plus aucune possibilité dans ce pays d'arrêter de travailler avant 67 ans", souligne le président du syndicat socialiste.  

Des personnalités de l'opposition présentes à la manifestation

Plusieurs personnalités politiques ont été aperçues ce jeudi lors de la manifestation. Parmi elles, les coprésidents d'Ecolo, dont Samuel Cogolati, ainsi que Paul Magnette, le président du Parti Socialiste, accompagné d'autres députés socialistes. Raoul Hedebouw, président du PTB, était également présent. Il avait même installé un podium pour s'adresser à la foule, un geste typique du parti.

Tous les membres de l'opposition ont porté le même message: le gouvernement De Wever doit écouter la rue. Ils insistent sur le fait que, bien que certaines décisions aient déjà été prises dans le cadre d'accords gouvernementaux, celles-ci doivent encore être transformées en lois, ce qui signifie que le travail reste à accomplir.

Seulement 60% des collectes de déchets ont été effectuées à Bruxelles

Plus de 40% des camions en charge de la collecte des déchets dans la capitale n'ont pas pu sortir des dépôts jeudi matin, a indiqué Bruxelles-Propreté. De façon générale, 60% des tournées ont été assurées, mais de nombreux sacs n'ont pas pu être collectés.

Concernant les déchets résiduels (sacs blancs), la collecte a été particulièrement impactée à Anderlecht, Ixelles et sur une partie de la Ville de Bruxelles, où entre 50 et 80% de tournées n'ont pas été assurées. Forest et Saint-Gilles ont été touchées dans une moindre mesure, avec respectivement 20 et 10% de collectes non effectuées.

Quelques répercussions très limitées ont aussi été enregistrées à Jette et Molenbeek.

Entre 40 et 80% des collectes de sac jaunes (papiers et cartons) n'ont pas été effectuées dans les communes d'Anderlecht, Forest, Ixelles, Saint-Gilles et de nombreuses voiries de la Ville de Bruxelles. Quelques sacs sont aussi restés sur les trottoirs dans le Pentagone. Seule la commune de Saint-Gilles a rencontré des problèmes avec la collecte des déchets alimentaires et de jardin, avec 70% de sacs non récupérés.

Les collectes mécanisées (immeubles d'habitations et commerçants) ont également connu des difficultés avec 11 tournées sur 29 non assurées. Enfin, les recyparks d'Humanité, d'Auderghem et de Woluwe-Saint-Pierre sont restés fermés. Tous les autres sont ouverts.

Bruxelles-Propreté précise que ces chiffres ne tiennent pas compte des perturbations qui pourraient encore toucher les tournées programmées jeudi après-midi.

La police a déployé l'autopompe et les gaz lacrymogènes devant le siège du MR

Les forces de l'ordre ont déployé l'autopompe et font usage de gaz lacrymogènes devant le siège du MR, avenue de la Toison d'Or, devant lequel plusieurs centaines de manifestants se sont arrêtés. Un important dispositif anti-émeute comprenant plus de 60 policiers en équipements spéciaux empêche l'accès au bâtiment.

La situation est tendue et les manifestants scandent "police partout, justice nulle part".

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Les militaires s'opposent à "une décision inacceptable": la dernière fois qu'ils ont manifesté, c'était en 2016

Parmi les manifestants ce jeudi, il y a des militaires. Ils sont au moins un millier, même si le nouveau ministre de la Défense, Théo Francken, a levé leur autorisation d'aller manifester.

"Les collègues ont pris un jour de congé ou des heures de récup pour pouvoir venir exprimer ce qu'ils ont à dire par rapport à la future mesure que veut prendre le gouvernement pour faire travailler les militaires jusqu'à 67 ans au lieu de 56 ans. C'est une décision inacceptable qui va créer de l'insécurité. On va perdre 19% de militaires opérationnels à cause de ces mesures", affirme Philippe Sion, délégué permanant CGMP.

Des militaires qui manifestent ce n'est pas commun: "La dernière grosse manifestation avec les militaires, c'était en 2016. Et c'est parce que le gouvernement à l'époque parlait de faire travailler les militaires à 62 ans. Nous sommes descendus à plus de 15.000 militaires dans la rue. Et ici, on parle de 67 ans. C'est encore pire", ajoute le délégué du syndicat militaire.

Les premiers manifestants ont rejoint la gare du Midi, point final du parcours

Les premiers groupes de manifestants ont atteint la fin du parcours de la manifestation à la Gare du Midi peu après 12h. Aucune prise de parole n'est attendue mais un concert de Rock est en cours près de la Tour des pensions. Le couloir principal de la gare du Midi est très encombré et une forte présence policière y est déployée.

Boules de peinture, pavés, bouteilles... Le siège des Engagés a été la cible des manifestants

Le siège des Engagés à Bruxelles a été brièvement la cible de quelques activistes ce matin. La police, qui était présente sur place pour protéger les lieux, a dû intervenir pour y ramener le calme et inviter les fauteurs de trouble à rejoindre le tracé du cortège.

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Le siège des Engagés se trouve rue du Commerce, une rue perpendiculaire à la rue de la Loi, à deux pas de la petite ceinture et de la station de métro Arts-Loi. Durant la manifestation nationale organisée par le front commun syndical, certains activistes ont tenté d'atteindre le bâtiment afin d'exprimer leur mécontentement envers ce parti, membre de la nouvelle coalition fédérale Arizona.

Ils y ont été accueillis par un dispositif policier impressionnant qui les a empêchés de s'en rapprocher. Ils ont alors lancé des boules de peinture, dont certaines ont atteint le bâtiment, mais aussi des pommes, des citrons, des pavés ou encore des bouteilles en verre, a-t-on appris auprès de policiers se trouvant sur place.

La police les a rapidement repoussés vers la petite ceinture afin qu'ils réintègrent le cortège de la manifestation et le calme est revenu aux abords du siège des Engagés.

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60.000 manifestants présents selon la police

À l'approche de la manifestation nationale, les syndicats attendaient 50.000 personnes dans les rues de Bruxelles. Le jour J, il semble que ce nombre doive être revu à la hausse. Thierry Bodson, président de la FGTB, évoquait 100.000 personnes plus tôt. La police parle de 60.000 manifestants. 

Tensions à l'approche de la rue de la Loi

Selon nos équipes sur place, il y a des tensions à l'approche de la rue de la Loi. Les forces de l'ordre font usage de lacrymogènes et des pompes à eau pour disperser la foule. 

Le siège du MR barricadé

Un premier groupe de manifestants a dévié du parcours pour s'approcher du siège du MR sur l'avenue de la Toison d'Or. Un important dispositif policier, comprenant des barrières et plus de 60 agents en combinaison anti-émeute, empêche les manifestants de s'approcher du bâtiment. Une autopompe de la police est stationné dans une rue adjacente par mesure de précaution.

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"De l'assassinat de démocratie"

"On casse la démocratie, on veut juste faire des économies sur le dos des travailleurs (…) on est en train de tout détruire. J'ai 60 ans, je ne me bats pas pour moi mais pour les suivants. On est en train de détruire tout ce qu'on a construit (…) C'est un problème de personnes qui sont aux commandes de partis politiques qui ne comprennent pas ce qu'ils font", s'inquiète Sébastien, un manifestant, à notre micro.

Les manifestants affluent encore gare du Nord

Vers 11h30, le cortège s'étendait de la station de métro Trône à la gare du Nord, où des manifestants affluaient encore. Ce qui fait d'ores et déjà dire à Thierry Bodson, le président de la FGTB, que près de 100.000 personnes se sont mobilisées.

La petite ceinture de Bruxelles et les abords de la gare du Nord étaient donc colorés de rouge, vert et bleu, mais aussi de blanc par exemple, la couleur d'un des syndicats militaires.

Plusieurs organisations de la société civile, comme Unia, Greenpeace, Amnesty, le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté ou encore les mutuelles sont également présentes.

Peu de perturbations dans les bureaux de poste

Peu de bureaux de poste sont fermés ce jeudi en raison de la manifestation nationale, a indiqué bpost. Vingt-deux bureaux sont fermés en Wallonie, deux à Bruxelles et aucun en Flandre. La Belgique compte au total 656 bureaux de poste.

"C'est injuste"

"Tous les travailleurs et toute la classe moyenne en ont marre de payer encore pour l'équilibre budgétaire. Ce n'est pas normal de vivre dans une société où on va travailler 30 ans, 40 ans et avoir une pension qui est réduite (…) c'est injuste", s'indigne Sébastien Carboni, secrétaire régional de la FGTB Namur, au micro de notre journaliste Meryem Laadissi.

100.000 manifestants?

Le très long cortège de la manifestation nationale s'est élancé sur les coups de 10h30 depuis le boulevard Albert II sous les cris de la foule et le bruit des sifflets et des pétards. Peu avant 11h, le cortège s'étalait déjà jusqu'en haut du boulevard du jardin botanique, alors que certains discours étaient encore en cours au début du parcours. Les manifestants doivent maintenant rallier la gare du Midi, où prendra fin l'action.

Thierry Bodson, président de la FGTB annonce la présence de 100.000 manifestants, alors que ce matin, les syndicats en attendaient 50.000.

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"Chers syndicats, acceptez la réalité": le patronat flamand s'opposent à la manifestation

Les organisations patronales flamandes Voka et Unizo ont exprimé jeudi leur opposition à la manifestation nationale du jour et à la grève générale annoncée pour le 31 mars par la CSC et la FGTB. Le patronat flamand déplore des actions "néfastes pour notre économie et l'avenir de notre pays".

On l'a dit, cette action s'accompagne d'importantes perturbations dans de nombreux secteurs. Unizo dit craindre un bain de sang économique "Nous craignons une escalade. Ces actions sont préjudiciables à notre économie et à l'avenir de notre pays", a déclaré Danny Van Assche, directeur général de l'organisation.

"Bon nombre des mesures contre lesquelles les syndicats se mobilisent sont nécessaires pour que nos enfants et nos petits-enfants puissent encore bénéficier de pensions et d'une assurance maladie." "Menacer de mettre le pays à l'arrêt pour une longue période, alors que notre économie est en difficulté, est totalement irresponsable", a ajouté Unizo, appelant à une concertation sociale.

Même son de cloche du côté du Voka : "Ces actions portent atteinte à notre économie à hauteur de dizaines de millions d'euros", affirme Hans Maertens, directeur du Voka. L'attitude des syndicats est pour lui "incompréhensible et irresponsable".

"Chers syndicats, acceptez la réalité. Ce gouvernement est aux commandes pour les prochaines années et doit mettre en œuvre des réformes indispensables. Entrez dans la conversation au lieu de nuire à nos entreprises. C'est le moment ou jamais d'assurer notre prospérité", ajoute M. Maertens.

La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) avait émis un avis similaire un peu plus tôt dans la journée.

Des dizaines de milliers de personnes affluent aux abords d'une gare du Nord toute colorée

Des dizaines de milliers de personnes affluent aux abords de la gare du Nord de Bruxelles, d'où s'élance la manifestation nationale. Les rues y sont colorées de rouge, vert et bleu, mais aussi d'autres de blanc par exemple, la couleur d'un des syndicats militaires.

De nombreuses professions sont représentées dans le cortège : militaires donc (un millier d'entre eux seraient présents malgré que leur autorisation d'aller manifester ait été levée), cheminots, policiers, enseignants, gardiens de prison, pompiers, fonctionnaires, etc.

Au sein de la gare du Nord, la foule est tellement compacte qu'il faut près de 15 minutes pour la traverser d'un côté à l'autre.

Les manifestants ont pris le départ du boulevard Albert II (gare du Nord). Ils emprunteront ensuite le Boulevard du Jardin Botanique, la Petite Ceinture (R20) et le Boulevard du Midi pour terminer sur l'Esplanade de l'Europe (gare du Midi).

"L'avenir n'est pas serein pour les fonctionnaires", clame Masanka Tshimanga, porte-parole du SLFP

Masanka Tshimanga, porte-parole du SLFP, s'est exprimée au micro de notre journaliste Meryem Laadissi avant le départ du cortège: "Nous demandons la reconnaissance du gouvernement pour le travail des fonctionnaires qui sont de plus en plus mis à mal dans leurs administrations et leurs secteurs respectifs. Ils ont besoin de respect et c'est pour ça qu'on manifeste aujourd'hui. De tous les secteurs, on ressent cette colère et cette frustration. Ça se manifeste par des petits gestes, des pleurs, des burn-out, des maladies (…) L'avenir n'est pas serein pour les fonctionnaires en tout cas, alors qu'ils sont au service de toute la population et de tout le pays."

 

Les services postaux grandement perturbés en Wallonie, moins en Flandre et à Bruxelles

Les services postaux sont grandement perturbés en Wallonie ce jeudi, en raison de la manifestation nationale, a indiqué bpost. L'impact en Flandre et à Bruxelles est de moindre importance.

La moitié des facteurs sont en grève du côté wallon, contre 5% en Flandre et 10% à Bruxelles, a indiqué Mathieu Goedefroy, porte-parole de bpost. L'entreprise postale compte 16.000 facteurs en Belgique, dont 10.000 effectuent les tournées.

Des grèves sont de surcroît toujours en cours dans les bureaux de tri de Awans (Liège), Fleurus (Charleroi) et Bruxelles. Les postiers wallons protestent depuis plusieurs jours contre un projet de réorganisation des tournées locales.

La direction prévoit de rencontrer les syndicats nationaux demain/vendredi, a précisé M. Goedefroy.

Les manifestants sont à Bruxelles

Les premiers manifestants sont arrivés à Bruxelles aux alentours de 8h. Ils se réunissent petit à petit boulevard Albert II. Ils viennent de tout le pays. Des stands longent le boulevard, c'est l'occasion de boire un café, se réchauffer et se réunir avant le départ du cortège prévu pour 10h30.

Boris Morenville, du SLFP, fait partie des manifestants déjà sur place. À notre micro, il veut faire passer un message: "Respect, respect, respect pour les pensions. C'est un droit acquis et il ne s'agit pas de couper dans des pensions pour les gens qui ont travaillé toute leur vie." Il ajoute: "Il y a de la colère, de la frustration et surtout la crainte pour le pouvoir d'achat des pensionnés."

"Nous ne vivons pas ça souvent": le hall des départs de Brussels Airport est quasiment vide

Le hall des départs de Brussels Airport est quasiment vide ce jeudi matin. Seuls quelques travailleurs sont présents. En raison de la manifestation nationale, tous les vols au départ et à l'arrivée de l'aéroport de Zaventem sont annulés.

Zaventem

Environ 60.000 passagers sur 430 vols étaient initialement attendus ce jeudi. "Nous ne vivons pas ça souvent", a réagi Jeffrey Franssens, porte-parole de Brussels Airport. "Nous regrettons l'impact de cette action sur nos passagers." Les services de sécurité et les bagagistes de l'aéroport participent à l'action syndicale, tout comme les contrôleurs aériens de skeyes.

Aucun avion ne peut donc atterrir dans aucun aéroport belge depuis 06h45 et jusqu'à 22h15.

Brussels Airport s'attend à ce que la journée de demain/vendredi soit très chargée, de nombreuses personnes ayant déplacé leur vol à cette date. "Nous attendons environ 74.000 passagers vendredi, soit près de 10.000 de plus que ce qui était initialement prévu", a affirmé M. Franssens. "Nous conseillons aux voyageurs de se présenter en temps et en heure à l'aéroport".

"Je suis indignée, révoltée": des manifestants exposent leurs motivations

"Ce qu'ils vont faire c'est appauvrir", "Je viens ici pour défendre nos droits", "Pour nos jeunes",… Des syndicalistes mais aussi des étudiants et de simples travailleurs se rendent manifester à Bruxelles. Ils ont confié leurs motivations à notre micro.

"Ça se passe bien" à la gare de Liège

Notre équipe à la gare de Guillemins constate que les voyageurs semblent avoir pris leurs dispositions en arrivant tôt ou en ayant trouvé des alternatives. "Ça se passe plutôt bien", souligne notre journaliste. Malgré les 30 lignes de bus supprimées, sans compter la centaine de lignes perturbées, il semblerait que les bus principaux soient en service. Cela permet de limiter l'impact sur les voyageurs.

La circulation des trains, rappelons-le, n'est pas perturbée.

Seuls 51% des bus et trams De Lijn circulent

Seuls 51% des bus et trams De Lijn circulent ce jeudi, a confirmé la société flamande de transports en commun après une annonce antérieure sur l'ampleur des perturbations.

En province d'Anvers, 44% des véhicules De Lijn roulent, contre 47% en Flandre orientale et 55% dans le Brabant flamand. 61% des bus et des trams sont en service dans le Limbourg et 52% en Flandre occidentale.

La moitié des trams côtiers roulent également. L'application et le site web de De Lijn indiquent uniquement les trajets qui sont assurés, précise la société. La situation est régulièrement mise à jour.

Certaines lignes pourraient connaitre des perturbations supplémentaires en cas d'imprévu, ajoute encore De Lijn.

Le campus de l'ULB bloqué

"La quasi-totalité des portes du campus Solbosh de l'ULB a été bloquée ce matin par des chaînes et des barricades. Des étudiants, enseignants et chercheurs tiennent des piquets de grève autour de braseros", peut-on lire dans un communiqué de la CGSP Enseignement.

Le même communiqué stipule que de nombreux cours ont été levés au préalable et que la présence des piquets a pour but de permettre aux étudiants et aux travailleurs de l'ULB qui le souhaitent de rejoindre la manifestation nationale.

Les premiers manifestants prêts à prendre le train vers Bruxelles

À la gare de Liege-Guillemins, les premiers manifestants s'apprêtent à prendre le train vers la capitale. Environ 50.000 personnes sont attendues dans les rues de Bruxelles, selon les syndicats. Le cortège s'élancera de la gare du Nord vers 10h30 pour rejoindre la gare du Midi via la petite ceinture.

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Fermeture de plusieurs recyparcs dans le Brabant wallon

Six recyparcs inBW devraient être fermés ce jeudi, apprend-on dans un communiqué. Sont concernés: Ittre, Chaumont-Gistoux, Wavre, Villers-la-Ville, Incourt et Orp-Jauche.

Sauf changement de dernière minute, les autres recyparcs brabançons seront ouverts aux horaires habituels. InBW conseille toutefois de vérifier avant de vous déplacer.

Quant aux collectes de déchets, toujours dans le Brabant wallon, inBW affirme qu'elles seront assurées normalement.

Le réseau TEC fortement perturbé

Nous vous le disions plus tôt, le TEC devait communiquer ce jeudi matin sur l'état du réseau. C'est chose faite: l'opérateur indique sur son site que le réseau est fortement perturbé. Les cinq zones du réseau sont concernées.

Pour la zone Liège-Verviers, 30 lignes sont supprimées, 101 lignes sont perturbées et 73 circulent normalement, a rapporté jeudi matin la porte-parole du Tec Liège-Verviers, Isabelle Tasset.

"Les parcours supprimés sont disponibles dans la recherche d'horaire (ligne et arrêt) du site et de l'application Tec et seront mis à jour tout au long de la journée", est-il précisé sur le site de la société de transport.

Le Tec recommande aux voyageurs et voyageuses d'envisager une alternative pour leurs déplacements. L'ensemble des services circulera normalement dès vendredi.

La police appelée en renfort dans les prisons

Une action syndicale a débuté mercredi à 22h dans les prisons belges dans le cadre de la manifestation nationale en front commun prévue jeudi. Les organisations syndicales s'attendent à une participation massive des agents pénitentiaires. Le service minimum ne pourra pas être assuré dans plusieurs établissements, estiment-elles.

Selon des déclarations d'intention du personnel, il n'y aura pas de service minimum dans 12 des 37 établissements pénitentiaires du territoire: huit en Flandre et quatre en Wallonie. Le secrétaire fédéral du syndicat VSOA-SLFP Eddy De Smedt estime même que ce nombre pourra grimper à 18. Comme la réquisition de personnel ne peut se faire qu'en cas de grève de 48 heures ou plus, le renfort de la police a déjà été demandé à partir de 22 heures mercredi et jeudi.

Les services publics au ralenti

Lors de cette grève nationale, la plupart des administrations et des services publics tourneront au ralenti. Pas de livraison de courrier prévue: les employeurs de bpost poursuivent leur mouvement.

Le ramassage des poubelles sera également perturbé à Bruxelles et en Wallonie. De même que du côté des Recyparcs. Mieux vaut postposer vos dépôts de déchets.

Des grèves sont aussi attendues dans les hôpitaux qui se préparent à assurer un service minimum. Même scénario du côté des enseignants - les écoles et les crèches sont tenues d'organiser au minimum des garderies dans le cas où le personnel viendrait à manquer. Les parents sont invités à se renseigner auprès des institutions concernées.

Impact sur la mobilité

Conséquence de l'appel à la grève: les avions seront cloués au sol toute la journée dans le pays, faute de contrôle aérien opérationnel.

Les cheminots de la SNCB, l'opérateur public du rail, assureront en revanche leur service pour faire converger un maximum de monde vers Bruxelles, où des dizaines de milliers de personnes sont attendues dans la matinée pour une manifestation nationale.

Il faut noter également que le réseau STIB sera perturbé toute la journée en raison de cette action de grève. Les lignes de métro 1 et 5 de la STIB circulent vers 05h30. La station de métro Parc restera quant à elle complètement fermée jusqu'à 14h.

Embarras attendus également du côté de De Lijn (où seule la moitié des bus et trams circuleront) et du Tec, qui communiqueront ce jeudi matin sur l'état du réseau.

D'importants embarras de circulation sont à prévoir dans le centre de Bruxelles à partir de 10h le long du parcours jusqu'à la Gare du Midi en passant par la Petite Ceinture.

Les patrons appellent les syndicats "au sens de l'Etat"

Reporter les réformes pendant des décennies ne va pas résoudre les problèmes auxquels est confrontée l'économie belge, estime la Fédération des entreprises de Belgique. La FEB dénonce jeudi matin l'importante mobilisation syndicale se traduisant ce jour par une manifestation nationale à Bruxelles et par une grève générale le 31 mars.

La FEB se veut assez alarmiste, affirmant que de telles actions syndicales mensuelles engendrent des dommages économiques qui "ne feront qu'alimenter les vagues de restructurations et de faillites".

Mercredi, patrons et syndicats semblaient pourtant satisfaits de leur entrevue avec le Premier ministre Bart De Wever. La FEB indique en tout cas vouloir saisir "cette main tendue". Elle appelle les syndicats à faire preuve de la même ouverture au sujet de "réformes nécessaires".

"Cela témoignerait d'un véritable sens de l'État. Le report des réformes pendant des décennies ne résout pas les problèmes", clame l'organisation patronale. Après une mobilisation contre les pensions il y a un mois qui avait attiré 30.000 personnes dans les rues de Bruxelles, les syndicats remettent le couvert ce jeudi en organisant une grande manifestation nationale pour dénoncer l'accord de gouvernement de la coalition Arizona (N-VA, Vooruit, CD&V, les Engagés et MR).

Mercredi après-midi, FGTB et CSC annonçaient vouloir tenir leur grève générale le 31 mars. "En prenant notre pays en otage par des actions qui affectent les entreprises et les citoyens, les syndicats ne font qu'aggraver le problème", réagit Pieter Timmermans, CEO de la FEB. "En plaidant en faveur d'un statu quo, (les syndicats) lèguent la facture à leurs enfants et à la génération suivante."

Quel sera l'itinéraire emprunté?

L'événement entraînera des problèmes de circulation dans la capitale. La zone de police Bruxelles Capitale Ixelles rappelle que ces embarras sont à prévoir entre 9h et 14h. 

Les manifestants prendront le départ à 10h30 du Boulevard Albert II (gare du Nord). Ils emprunteront ensuite le Boulevard du Jardin Botanique, la Petite Ceinture (R20) et le Boulevard du Midi pour terminer sur l'Esplanade de l'Europe (gare du Midi).

À partir de 8h, il sera interdit de stationner Bd Albert II, Bd de Waterloo et Bd du Midi entre la rue Haute et l'avenue de Stalingrad. Et dès 10h, les tunnels Reyers, Tervuren (direction rue de la Loi) et tous ceux de la Petite ceinture à partir de l'avenue Charles Quint seront fermés.

 

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